En 1996, dans un pays nommé Burkina Faso, un chef d’une junte militaire arrivé au pouvoir par coup d’État eut l’idée de fabriquer un organisme intelligent pour mieux assoir son pouvoir personnel et donner à son régime un semblant de respectabilité aux yeux de l’opinion publique internationale.
La chose fut baptisée CDP, pris la forme d’un parti politique avec des gènes dominants issus de l’ODP/MT et fut confié aux bons soins de Bongnessan Arsène Yé disciple de Gargamel.
18 ans après, le constat est que l’abominable machine a joué son rôle à la perfection et au delà de toutes les espérances de ses procréateurs. Le CDP a servi à acheter littéralement la quasi-totalité des hommes politiques, des hauts fonctionnaires, des intellectuels, des chefs coutumiers, des leaders religieux, des hommes d’affaires, des officiers supérieurs de l’armée, des universitaires, des syndicalistes …
Le CDP a réussi à mettre toutes ces personnes au service d’un homme et sa famille.
Rares sont ceux qui ont échappé à la compromission. Rares sont ceux dont la conscience est restée "clean". Rares sont ceux qui ont pu se réaliser en dehors de ce univers parallèle, domaine par excellence de la déchéance morale, de la dégénérescence idéologique.
Dans les ministères, dans les mairies, à l’assemblée nationale, telle une tumeur maligne, les métastases du CDP ont proliféré jusque dans les mœurs et battu en brèche les valeurs et les traditions.
L’argent est devenu la valeur suprême. La possession et l’accumulation de biens matériels sont devenues une fin en soi.
Le pays tout entier a été rapidement gagné par la prolifération de fléaux tels la corruption, le détournement de deniers publics, le trafic d’influence, la liquidation du patrimoine national, la spoliation des terres, la spéculation foncière….
Les faits sont têtus : nous demeurons l’un des pays le moins développé au monde (184ème rang selon l’IDH) où seulement le quart des candidats au BEPEC ont réussi à l’examen en 2014.
Nous sommes confrontés aux coupures d’eau de plusieurs jours à Bobo-Dioulasso, les coupures de courant sauvages de la SONABEL, les braquages spectaculaires en plein jour, les hôpitaux sous équipés…
Malgré tout, le cancer nommé CDP n’en a jamais assez, il veut détruire le Burkina Faso en transformant ses hommes et ses femmes en des êtres vils guidés uniquement par l’appât du gain facile. Le CDP travaille scientifiquement à ôter du burkinabè toute trace d’intégrité, d’amour propre, de probité.
Le samedi 21 juin 2014, environ 800 millions FCFA ont été investis pour davantage abêtir et avilir mon peuple. Des milliers de personnes se sont laissé mener au stade du 4 août tel du bétail à l’abattoir. Ils ont assisté à l’immolation de la « bonne foi » et sanctifié l'hypocrisie.
Pour le CDP, tout burkinabè a un prix, qu’il soit jeune, vieux, femme, enfant, … Il peut être acheté comme toute marchandise. La preuve : on a vu des chauffeurs de bus recevoir 150000 FCFA pour remplir leur véhicule et déverser le contenu au Stade.
Plusieurs de mes frères handicapés, artistes, commerçants se sont précipités à la soupe tels des affamés. Ils ont bu à satiété la bouillie de l’infamie et ils veulent nous faire croire qu’ils sont conscients et clairvoyants. Aussi clairvoyants qu’un sanglier qui a le museau et les yeux enfoncés dans une boue putride ?
L’argent n’a pas d’odeur ? C’est faux.
Cet argent a bel et bien une odeur!
L’argent que vous avez pris est souillé du sang de Norbert Zongo et de la vomissure de Ousmane Guiro.
L’argent que vous avez pris est semblable à l’argent que la prostituée glisse dans son soutien gorge après services rendus.
Vous qui étiez au stade, vous avez tout de même aidé le CDP à réaliser un exploit : « Comment vider un stade le plus rapidement possible ».
De la sorte, vous êtes rentrés dans l’histoire même si ce n’est pas de la plus belle des manières!
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