Tout le monde sait que le président du Faso va très
prochainement annoncer la tenue d’un référendum pour modifier l’article 37 de
la constitution qui l’empêche de rester au pouvoir après 2015. Tout le monde
sait que le pays va alors sombrer dans une crise politique, économique et
sociale. Tout le monde sait qu’il y aura des destructions de biens publics et
privés, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre… Personne ne
sait exactement COMMENT ni QUAND tout ça va finir. Personne ne souhaite qu’il y
ait des morts.
Pourtant tout le monde se rappelle les conditions sanglantes
dans lesquelles Blaise Compaoré et sa suite sont arrivés au pouvoir le 15
octobre 1987. Tout le monde sait aujourd’hui que ce n’était pas pour
« rectifier » la révolution parce que tout le monde a vu ce qu’ils
ont fait immédiatement après avoir pris le pouvoir.
Juste pour cette fois, mettons entre
parenthèse les crimes de sang et abordons les crimes économiques:
PATRIMONIALISATION ET CRIMES ECONOMIQUES
Dès
1991, dans le cadre du Plan d'Ajustement Structurel (P.A.S.), le Burkina
Faso a mis en œuvre un premier programme de privatisation qui a concerné 22
entreprises et en 1994, une seconde tranche de 19 autres entreprises.
La Société Burkinabé de Manufacture du Cuir (SBMC) et la Société Burkinabé
des Cuirs et Peaux (SBCP) ont ainsi été bradées à Alizeta OUEDRAOGO (la
belle-mère Nationale). TAN ALIZ a en plus bénéficié d’un monopole et de mesures
fiscales sur plusieurs années qui ont
assuré la fortune de « Alizète Gando ».
La SOCOGIB, créée sous la révolution en 1984 a été (avec la CEGECI) à
l’origine des projets immobiliers Cités An II, Cités An III,
Cités An IV, 1200 logements à l'instar de la zone du Bois et de la Rotonde. En
ces temps, l’Etat avait encore le souci de procurer un logement décent à chaque
burkinabè.
Le 31 décembre 2001, le ministre du Commerce, de
l'Entreprise et de l'Artisanat Alain Yoda et Mme Alizèta Ouédraogo, directrice
générale de la société AZIMMO ont procédé à la signature de la convention de
privatisation de la SOCOGIB qui, à cette période, avait un capital de
1.842.600.000F CFA et possédait de nombreux terrains et immeubles dont plusieurs
accueillaient des services publics.
Alizèta Ouédraogo
devient le nouveau propriétaire après avoir décaissé la somme de 1 793
617 464 francs CFA. http://www.lefaso.net/spip.php?article31649
Trois mois plus tard, en avril 2002, La belle-mère
Nationale décide de vendre pour la somme de 1 650 000 000 francs CFA l'EIA
(école internationale de l'amitié à Zogona) qui appartient à la SOCOGIB. http://www.journaldujeudi.com/592/digest.htm
En 2005, la SOCOGIB vend à la
CNSS un terrain situé entre le lycée St Exupéry et l'ambassade d'Allemagne au
prix de 1 700 000 000 francs CFA. http://archives.evenement-bf.net/pages/dossier_1_87.htm,
http://archives.evenement-bf.net/pages/focus_88.htm
Le Ministère de la Culture serait
en location dans un bâtiment (en face du CENASA) qui appartient à la SOCOGIB,
donc à Alizeta Gando. Beaucoup d’autres propriétés de ce genre à travers le
Burkina Faso procureraient, depuis des années, plusieurs milliards à la belle
mère Nationale.
QUELQUES SOCIETES
PRIVATISEES OU LIQUIDEES DEPUIS 1991
SOBCA, SIFA,
SONAPHARM, SONAR, Grands Moulins du Burkina (GMB), FASOPLAST, ZAMA PUBLICITE,
SOBBRA, BRAKINA, Société des Chemins de Fer du Burkina, RNTC X9, Société
Burkina Shell, Société Nationale de Cinéma du Burkina (SONACIB), Société
Nationale de Transit du Burkina (SNTB), SOSUCO, FASO FANI, Imprimerie National
du Burkina, FASO Yaar, CITEC, SOPAL, SAVANA, FASO Tours, SOCOGIB, Société
Burkinabé de Manufacture du Cuir (SBMC), Société Burkinabé des Cuirs et Peaux
(SBCP), ONATEL … http://www.fdi.net/documents/WorldBank/databases/plink/burkina/burki.htm
Aujourd’hui nous assistons à une ruée frénétique vers l’extraction minière avec la bénédiction de nos
dirigeants. De vastes domaines sont concédés à des sociétés écran le plus
souvent étrangères. Brader le patrimoine national, c'est montrer que l'on ne se
préoccupe pas du sort des générations futures mais que l’on est plutôt dans la
logique de satisfaire des besoins égoïstes et immédiats. A l’exemple de la
SOCOGIB qui n’est que le sommet de l’iceberg, ils ont vendu, cédé, monnayé, liquidé, soldé beaucoup de
biens publics de sorte qu’ils ne peuvent plus rendre compte de rien.
Ils ne veulent pas répondre
de tous ces crimes économiques.
Ils s’accrochent à l’espoir
que Blaise Compaoré pourra une fois de plus vaincre l’adversité et régner à
jamais sur le Burkina Faso.
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