Le mercredi 04 février 2015, le conseil des ministres a été annulé en raison d’une mutinerie d’une partie du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui aurait contraint le Premier ministre à se réfugier chez le Mogho Naaba. Le RSP exigeait la démission de Yacouba Isaac Zida ainsi que des ministres militaires. Le communiqué officiel de la présidence faisait état de « divergences … ayant essentiellement trait à des questions de redéploiements et à des affectations».
Dans
une déclaration publiée dans la presse, un groupe dénommé le « Mouvement
Soyons Sérieux » (MSS) considère que les leaders de formations politiques
et d’organisations de la société civile qui souhaitent la dissolution du RSP
sont en réalité les « bénéficiaires de la partialité de la
transition » et des agités qui jouent leur va-tout. Le MSS juge que
« la question de la dissolution du RSP n’est ni une prérogative, ni une priorité
de la transition. Toute action de quelque ordre que ce soit qui tendrait à
manifester pour la dissolution du RSP est contreproductive ». Le MSS
estime ainsi que « LES MILITAIRES DU RSP SONT DANS LEUR DROIT DE
MANIFESTER ET DE REVENDIQUER EN TOUTE LEGITIMITE LA DÉMISSION DU PREMIER
MINISTRE ». http://www.lefaso.net/spip.php?article63160
Dans tout pays sérieux, ceux qui ont signé la déclaration du MSS aurait immédiatement été arrêtés pour appel à la subversion en vue de renverser un gouvernement légitime.
Bien.
Le
MSS se remémore-t-il le 31 octobre 2014 ? La fuite de Blaise
Compaoré pour échapper aux dizaines de milliers de jeunes qui avaient
décidé de prendre Kosyam d’assaut ?
Le
MSS sait-il que le président déchu avait déjà été contraint de fuir son palais,
chassé dehors par ses propres soldats du RSP ? C’était le 14 avril
2011.
Le
MSS se souvient-il que les soldats avaient incendié le domicile du Chef
d’état-major général des Armées de l’époque, le général Dominique
Djendjéré ? Que le ministre de la Défense avait pris le mur ? Que le
ministre de la Sécurité s’était terré comme un rat ?
Le
MSS se rappelle-t-il des éléments du RSP mettant le feu au domicile du chef
d’état-major particulier de la présidence du Faso, Gilbert Diendéré ?
Le
MSS aura-t-il l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre qu’en 2011, en dépit de
toute l’humiliation subie, Blaise Compaoré avait accepté de payer les primes et
autres bonifications exigées par les mutins du RSP ? Et changé tous les
chefs militaires (sauf curieusement le général Gilbert Diendéré) ? Et
dissout le gouvernement ?
Bref.
Oublions ce MSS qui a la « Mélancolie des SS ». Concentrons-nous sur
nos chers RSP.
Tout
le monde sait que, sous le long règne de Blaise Compaoré, des éléments du RSP
ont été impliqués dans de nombreux assassinats. On peut citer les affaires
David Ouedraogo et Norbert Zongo ainsi que le meurtre de nombreux manifestants
les 30 et 31 octobre 2014.
Aïcha Tassembedo une élève de 14 ans en classe de 5ème au complexe scolaire le Rônier tuée d’une balle dans la tête par un militaire du Régiment de sécurité présidentielle le 6 juin 2012. http://www.lefaso.net/spip.php?article48645
Bernadette Tiendrébéogo, criblée de balles dans la maison de ses parents et sous leurs yeux par le caporal Bahanla Lompo du RSP dans la nuit du 9 mars 2013.
Citons également le soldat Romuald Tuina du RSP qui après avoir tiré sur un gérant de bar et braqué l’agence BCB de la Patte d’Oie a été tué le 30 aout 2013 par ses camarades à Kosyam.
Un vrai film d’horreur.
n
du mois d'octobre, il y'a nécessité de réorienter l'emploi opérationnel du
régiment de sécurité présidentielle afin de l'orienter vers des missions de
défense et de sécurité du territoire national. »
En clair, Le RSP sera au moins reformé. Mais
quand ? En attendant Godot ?
Mais d’ici là, le général
Diendéré tisse sa toile. Il vient d’imposer le lieutenant-colonel Céleste
Moussa Coulibaly, aide-de camp du président Compaoré et qui l’avait accompagné
dans son exil ivoirien et jusqu’au Maroc, comme chef de corps du RSP. Céleste Moussa Coulibaly aura à ses côtés le
capitaine Dao, porte-parole du RSP qui a lu la déclaration du 6 février et qui
lui aussi faisait partie de l’opération d’exfiltration de Blaise Compaoré le 31
octobre.Ces deux personnes dont les pouvoirs viennent d’être renforcés à Kosyam ont clairement comploté avec les forces françaises quand il a fallu évacuer l’ex-dirigeant. La France dispose de forces spéciales à Ouagadougou, dont le nombre varierait entre 200 et 300 hommes. François Hollande a avoué que lors de l’opération, « Il y a eu des attaques, il y a eu des réponses ». Ces deux officiers ont donc trahi leur pays en s’associant à des forces étrangères contre d’autres soldats burkinabè. http://www.liberation.fr/monde/2014/11/04/l-ombre-bienveillante-de-paris-sur-la-fuite-de-compaore_1135808
Soyons sérieux. RSP, faut pas nous prendre pour des idiots. Vous avez échoué dans votre coup d’Etat contre Zida que vous avez transformé en prise d’otage de Kafando.
Vous dites quoi ? Que Zida est lui aussi RSP ? Ah, bon ?
Allez-vous plaindre chez Kafando. C’est le président Kafando qui a nommé Zida. Sinon, allez-vous plaindre chez le Collège de désignation de 23 membres qui a désigné Kafando le 16 novembre. Ils étaient 5 membres représentant les partis politiques, 5 membres représentant les organisations de la société civile, 5 membres représentant les forces de défense et de sécurité et 8 membres représentant les autorités religieuses et coutumières.
Étaient-ils tous corrompus ? À vous de nous le dire.
9 février 2015
https://www.facebook.com/ouedraogo.souleymane.Basic.Soul/posts/10205797751693090:0
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