vendredi 7 mars 2014

SCANDALES A REPETITION DANS L’ORGANISATION DU 8 MARS




Le Ministère de la Promotion de la Femme et du Genre (MPFG) organise conjointement la 157ème journée internationale  de la femme et le 4ème Forum National des Femmes (FNF) à Banfora

Cette année, de nombreuses activités sont au programme dont un dîner gala qui a été organisé le mardi 4 mars dernier à partir de 20H au niveau du Gouvernorat à Banfora. C’est la sœur cadette de la ministre Nestorine Sangaré qui aurait obtenu le marché de la restauration. Pour ce faire, elle a convoyé une trentaine de jeunes depuis Ouagadougou pour assurer le service. C’est le car du ministère qui a été utilisé à cet effet. A l’issue de la prestation, il était prévu que le groupe (qui a été hébergé dans une église) regagne Ouagadougou  dès 6H le lendemain au regard d’autres impératifs individuels. Dès lors commence un véritable calvaire pour les jeunes : Pas de car pour le retour. La patronne rentrée à Ouaga. Appels téléphoniques vains. Sans interlocuteurs sur place, une partie du groupe a du se résoudre à porter l’affaire auprès d’une première  brigade de gendarmerie qui s’est dite incompétente pour traiter le dossier. Référés par la suite à la Brigade de Recherche de Banfora, le MDL/Chef a également avoué ne pas savoir par quel bout prendre le problème. Finalement c’est 10 heures après, vers 16H qu’un consensus est trouvé et qu’un car du ministère est autorisé à rapatrier les infortunés pour qui cette prestation constituait quelque chose de ponctuel, un extra payé à 15 000 FCA par personne toutes charges comprises.

On constate dans cette affaire, un amalgame flagrant où les moyens de l’Etat sont mis au service d’une famille et un mépris pour des travailleurs maltraités et pris en otage à plus de 400 Km de chez eux.  

Pourtant cette année, sur instruction du gouvernement, le MPFG affirmait avoir entrepris des réformes qui prennent en compte les nombreuses critiques formulées par l’opinion publique : le bien fondé de la célébration de la journée internationale de la femme, le caractère festif des commémorations, le mauvais comportement de certaines femmes lors des manifestations commémoratives, l’acquisition des pagnes uniformes du 8 mars… Il a même été décide la fin de la célébration tournante après Banfora.

Malgré cela, les mêmes dérives perdurent :

La qualité des pagnes du 8 mars ne cesse de diminuer : le motif est mal fait et la couleur n’est pas attractive. Les spéculateurs sont tellement nombreux cette année que trois qualités se côtoient sur le marché décourageant les acheteurs. Les commerçants se plaignent des méventes. Tant pis pour eux, les spéculateurs s’en sont déjà mis pleins les poches.

Pour loger les 3 000 participants, les élèves de la ville de Banfora ont été malheureusement invités à rester à la maison toute la semaine du 3 au 9 mars 2014. Loger des femmes dans des écoles et vouloir se plaindre de leurs comportements c’est un peu mesquin, il faut en convenir. Combien de ces femmes peuvent donner le thème des festivités ? « Entreprenariat féminin : problématique du financement des activités économiques des femmes au Burkina Faso ».

Cette façon de célébrer le 8 mars est honteuse et malhonnête.

Anyway, bonne fête à toutes les femmes du Burkina Faso.


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