Le Ministère de la Promotion de
la Femme et du Genre (MPFG) organise conjointement la 157ème journée
internationale de la femme et le 4ème Forum National des Femmes (FNF) à
Banfora.
Cette année, de nombreuses
activités sont au programme dont un dîner gala qui a été organisé le mardi 4
mars dernier à partir de 20H au niveau du Gouvernorat à Banfora. C’est la sœur cadette
de la ministre Nestorine Sangaré qui aurait obtenu le marché de la
restauration. Pour ce faire, elle a convoyé une trentaine de jeunes depuis Ouagadougou
pour assurer le service. C’est le car du ministère qui a été utilisé à cet
effet. A l’issue de la prestation, il était prévu que le groupe (qui a été hébergé
dans une église) regagne Ouagadougou dès
6H le lendemain au regard d’autres impératifs individuels. Dès lors commence un
véritable calvaire pour les jeunes : Pas de car pour le retour. La
patronne rentrée à Ouaga. Appels téléphoniques vains. Sans interlocuteurs sur
place, une partie du groupe a du se résoudre à porter l’affaire auprès d’une première
brigade de gendarmerie qui s’est dite
incompétente pour traiter le dossier. Référés par la suite à la Brigade de
Recherche de Banfora, le MDL/Chef a également avoué ne pas savoir par quel bout
prendre le problème. Finalement c’est 10 heures après, vers 16H qu’un consensus
est trouvé et qu’un car du ministère est autorisé à rapatrier les infortunés pour
qui cette prestation constituait quelque chose de ponctuel, un extra payé à 15 000
FCA par personne toutes charges comprises.
On constate dans cette affaire,
un amalgame flagrant où les moyens de l’Etat sont mis au service d’une famille
et un mépris pour des travailleurs maltraités et pris en otage à plus de 400 Km
de chez eux.
Pourtant cette année, sur
instruction du gouvernement, le MPFG affirmait avoir entrepris des réformes qui prennent en compte les
nombreuses critiques formulées par l’opinion publique : le bien fondé de
la célébration de la journée internationale de la femme, le caractère festif
des commémorations, le mauvais comportement de certaines femmes lors des
manifestations commémoratives, l’acquisition des pagnes uniformes du 8 mars… Il
a même été décide la fin de la célébration tournante après Banfora.
Malgré cela, les mêmes dérives perdurent :
La qualité des pagnes du 8 mars
ne cesse de diminuer : le motif
est mal fait et la couleur n’est pas attractive. Les spéculateurs sont
tellement nombreux cette année que trois qualités se côtoient sur le marché décourageant
les acheteurs. Les commerçants se plaignent des méventes. Tant pis pour eux,
les spéculateurs s’en sont déjà mis pleins les poches.
Pour loger les 3 000
participants, les élèves de la ville de Banfora ont été malheureusement invités
à rester à la maison toute la semaine du 3 au 9 mars 2014. Loger des femmes
dans des écoles et vouloir se plaindre de leurs comportements c’est un peu
mesquin, il faut en convenir. Combien de ces femmes peuvent donner le thème des
festivités ? « Entreprenariat féminin : problématique du
financement des activités économiques des femmes au Burkina Faso ».
Cette façon de célébrer le 8
mars est honteuse et malhonnête.
Anyway, bonne fête à toutes les
femmes du Burkina Faso.
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