Le gouvernement Thieba inquiète. On nous avait annoncé un exécutif de
combat, immédiatement opérationnel. Malheureusement, il a fallu attendre
pratiquement deux mois, le 29 février 2016, un Conseil des ministres
extraordinaire pour l’adoption des organigrammes des ministères. Nous en
sommes à présent aux dossiers budgétaires qui doivent être finalisés ce
21 mars. Autant dire que jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas fini de fourbir ses armes.
Cette équipe très attendue au pied du mur tarde à rassurer et commet
vraisemblablement des erreurs de communication et de coordination de
l'action gouvernementale.
Une phrase lâchée par Paul Kaba
Thieba devant les députés lors de son discours de politique générale
avait fait éveiller les soupçons sur les velléités de levée de mandats
d'arrêt dont celui visant Soro Guillaume dans le dossier du putsch du
général Diendéré.
Par la suite c'est le ministre de la
sécurité, Simon Compaoré qui a volontairement donné sa caution à la
prolifération des milices Koglweogo. Tout se passe comme s'il y avait au
début une volonté manifeste de récupérer et d’inféoder ces groupes et
que face aux graves dérives et au regard de l'incapacité de les
encadrer, c'est à présent la fuite en avant. Il parait évident que la
stratégie actuelle est de laisser pourrir la situation jusqu'à ce que
les agissements des Koglweogo finissent par les rendre impopulaires et
détestés de tous.
Le gouvernement avait annoncé avec fanfares
et trompettes la gratuité des soins pour les enfants et les femmes
enceintes à partir du 02 avril sur l'ensemble du territoire. Des mesures
de gratuité des soins qui devraient coûter environ 24 milliards de FCFA
pour l’année 2016. L'application de ces mesures étaient très attendue
pour soulager les populations. Mais à présent il n'est plus question que
de 3 régions pilotes (le Centre, les Hauts-Bassins et le Sahel).
Il avait de même été annoncé un recrutement de 4200 jeunes pour servir
dans l'éducation post primaire. Mais il se trouve que face à la modicité
du salaire, l’État a tout intérêt à mettre en place des mesures
d'accompagnement comme l'operationnalisation de la loi sur le bail
locatif pour ne pas que les nouveaux enseignants se retrouvent à céder
une part importante de leur salaire dans le logement.
Le
conseil des ministre du 09 mars avait révélé des soupçons de
blanchissements d'argent pour un montant de 86 milliards en ces termes :
"En 2015, le portefeuille des déclarations de soupçons représentait une
masse financière d’environ 86 milliards de francs CFA." Or il se trouve
que l'information était sujette à caution puisque la période concernée
courait plutôt de 2009 à 2015. Le Parquet près le Tribunal de Grande
Instance de Ouagadougou a du reste affirmé que "le montant total évalué
en argent des rapports transmis par la CENTIF au parquet sur des faits
susceptibles de blanchiment de capitaux est de 3 641 781 960 FCFA".
Et qu'en est-il de cette affaire de camp de gendarmes français sur
notre sol? Cela ne nécessite-t-il pas au minimum un débat au sein de
l'assemblée nationale?
Il ya aussi cette affaire de 24
milliards que la SONABEL doit débourser pour payer 5 mois de location
des groupes pour fournir 55 Mwatts. Le contrat devait être signé dans la
soirée du vendredi 18 mars. Le reportage au journal de la RTB nous a
appris que c'est pour renforcer la centrale de Kossodo et que les
machines devraient être livrées d'ici avril par la société américaine
APR Energy. C'est pas un peu cher payé? Et si on pensait à acheter
carrément? Qu'en est-il de l'audit de la SONABEL?
Dans l'espoir
que les membres du gouvernement Thieba ont conscience qu'ils n'ont plus
droit à l'erreur et aux tâtonnements, il faut souhaiter qu'ils
n'échouent pas. Les populations attendent de voir leurs conditions de
vie s'améliorer significativement dans un bref délai.
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