lundi 21 mars 2016

LES PAS LOURDS DU GOUVERNEMENT THIEBA

Le gouvernement Thieba inquiète. On nous avait annoncé un exécutif de combat, immédiatement opérationnel. Malheureusement, il a fallu attendre pratiquement deux mois, le 29 février 2016, un Conseil des ministres extraordinaire pour l’adoption des organigrammes des ministères. Nous en sommes à présent aux dossiers budgétaires qui doivent être finalisés ce 21 mars. Autant dire que jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas fini de fourbir ses armes.

Cette équipe très attendue au pied du mur tarde à rassurer et commet vraisemblablement des erreurs de communication et de coordination de l'action gouvernementale.

Une phrase lâchée par Paul Kaba Thieba devant les députés lors de son discours de politique générale avait fait éveiller les soupçons sur les velléités de levée de mandats d'arrêt dont celui visant Soro Guillaume dans le dossier du putsch du général Diendéré.

Par la suite c'est le ministre de la sécurité, Simon Compaoré qui a volontairement donné sa caution à la prolifération des milices Koglweogo. Tout se passe comme s'il y avait au début une volonté manifeste de récupérer et d’inféoder ces groupes et que face aux graves dérives et au regard de l'incapacité de les encadrer, c'est à présent la fuite en avant. Il parait évident que la stratégie actuelle est de laisser pourrir la situation jusqu'à ce que les agissements des Koglweogo finissent par les rendre impopulaires et détestés de tous.

Le gouvernement avait annoncé avec fanfares et trompettes la gratuité des soins pour les enfants et les femmes enceintes à partir du 02 avril sur l'ensemble du territoire. Des mesures de gratuité des soins qui devraient coûter environ 24 milliards de FCFA pour l’année 2016. L'application de ces mesures étaient très attendue pour soulager les populations. Mais à présent il n'est plus question que de 3 régions pilotes (le Centre, les Hauts-Bassins et le Sahel).

Il avait de même été annoncé un recrutement de 4200 jeunes pour servir dans l'éducation post primaire. Mais il se trouve que face à la modicité du salaire, l’État a tout intérêt à mettre en place des mesures d'accompagnement comme l'operationnalisation de la loi sur le bail locatif pour ne pas que les nouveaux enseignants se retrouvent à céder une part importante de leur salaire dans le logement.

Le conseil des ministre du 09 mars avait révélé des soupçons de blanchissements d'argent pour un montant de 86 milliards en ces termes : "En 2015, le portefeuille des déclarations de soupçons représentait une masse financière d’environ 86 milliards de francs CFA." Or il se trouve que l'information était sujette à caution puisque la période concernée courait plutôt de 2009 à 2015. Le Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou a du reste affirmé que "le montant total évalué en argent des rapports transmis par la CENTIF au parquet sur des faits susceptibles de blanchiment de capitaux est de 3 641 781 960 FCFA".

Et qu'en est-il de cette affaire de camp de gendarmes français sur notre sol? Cela ne nécessite-t-il pas au minimum un débat au sein de l'assemblée nationale?

Il ya aussi cette affaire de 24 milliards que la SONABEL doit débourser pour payer 5 mois de location des groupes pour fournir 55 Mwatts. Le contrat devait être signé dans la soirée du vendredi 18 mars. Le reportage au journal de la RTB nous a appris que c'est pour renforcer la centrale de Kossodo et que les machines devraient être livrées d'ici avril par la société américaine APR Energy. C'est pas un peu cher payé? Et si on pensait à acheter carrément? Qu'en est-il de l'audit de la SONABEL?

Dans l'espoir que les membres du gouvernement Thieba ont conscience qu'ils n'ont plus droit à l'erreur et aux tâtonnements, il faut souhaiter qu'ils n'échouent pas. Les populations attendent de voir leurs conditions de vie s'améliorer significativement dans un bref délai.


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