En 2011, le Burkina Faso a connu la pire
période d’instabilité de son histoire. Les militaires mutins ont même
rendu des visites musclées à Simon
Compaoré, Dominique Djindéré, Auguste Barry, Yéro Boly, Alain Yoda ou
Odile Bonkoungou… Pourtant à l’époque, aucun groupe de médiateur ne
s’est auto saisi pour œuvrer à ramener la paix.
La chronologie des événements :
• Dimanche 20 février 2011 : mort du lycéen Justin Zongo à Koudougou tué par la police.
• Mercredi 23 février 2011 : les rues de la ville de Koudougou sont en
flammes, barrées à l’aide de troncs d’arbres, de barres de fer, de
grosses pierres …. le gouvernorat du Centre Ouest, le commissariat de
police, les locaux de la CRS, les pourtours du marché central et le
centre ville sont aux mains des manifestants et des forces de sécurité.
• Vendredi 11 mars 2011 marche-meeting organisée par l’ANEB en
direction de la DGPN « pour protester contre les agissements des
éléments des forces de l’ordre et pour réclamer vérité et justice sur
les assassinats d’élèves et d’étudiant dans la région du Centre-Ouest et
pour dire non à la culture de l’impunité dans notre pays ». Cette
manifestation s’est rapidement transformée en course-poursuite dans les
artères de la capitale, notamment dans les quartiers Zogona, 1200
Logements, Wemtenga, Dassasgho et Zone Une.
• Le même jour, le
Président du Faso, Blaise Compaoré, a lancé un appel au calme depuis
Addis Abeba, en Ethiopie, où il participait à la rencontre de l’Union
africaine sur la crise ivoirienne. Dans un entretien diffusé sur les
antennes de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), il a déploré
le décès du jeune Justin Zongo le 19 février dernier à Koudougou.
• Dans la nuit du 22 au 23 mars 2011, des tirs de sommation ont débuté
d’abord au camp Sangoulé Lamizana de Gounghin puis au camp Guillaume
Ouédraogo pour ensuite s’étendre à d’autres quartiers de Ouagadougou.
Les crépitements des armes ont duré de 20h au petit matin du 23 mars
2011. Ce mouvement est parti du verdict d’un jugement rendu le 22 mars
par la Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de
Ouagadougou contre 5 militaires reconnus coupables de coups et blessures
volontaires sur un civil et d’attentat à la pudeur.
• 23 mars
2011 : A l’issue de deux réunions tenues au cours de la journée, trois
syndicats de magistrats (SAMAB, SBM, SMB) protestent contre la remise en
cause de la décision du juge par le gouvernement et décident de la
suspension de toutes les activités juridictionnelles jusqu’à nouvel
ordre.
• Mardi 29 mars 2011 : attentat à la roquette contre le
palais de justice de la ville de Fada N'Gourma. Les responsables sont
des militaires en colère qui tentaient de libérer de la prison civile
l'un des leurs accusé du viol d'une jeune fille et ont ensuite bloqué
les accès à la ville avec des chars.
• Mercredi 30 mars 2011 :
le président Blaise Compaoré annonce « des mesures vigoureuses . Le
couvre-feu nocturne est instauré sur tout le territoire national.
• Vendredi 15 avril 2011 : mutinerie de la garde présidentielle à
Ouagadougou. Le chef de l'État Blaise Compaoré s'est réfugié à Ziniaré.
Des pillages ont eu lieu. Le président est revenu au bout de quelques
heures.
• Samedi 16 avril 2011 : des centaines de commerçants
mécontents des pillages de la veille ont incendié le siège du CDP et
d'autres bâtiments publics. Le gouvernement de Tertius Zongo a été
dissous, le chef de l'état-major des armées général Dominique Djindjéré
est remplacé par le colonel-major Honoré Nabéré Traoré17. Nouvelle
mutinerie à Kaya.
• Dimanche 17 avril 2011 : dans la nuit, le
mouvement de mutinerie gagne la garnison de Pô où des pillages ont eu
lieu dans la ville, faisant deux blessés.
• Lundi 18 avril 2011
: violente manifestation d'étudiants et de lycéens à Koudougou; le
siège du CDP a été incendié ainsi qu'une résidence de l'ex-premier
ministre Tertius Zongo et le lycée de la ville.
• Mardi 19
avril 2011 : nomination du nouveau premier ministre Luc-Adolphe Tiao. Le
président Blaise Compaoré s'attribue le ministère de la Défense et des
Anciens combattants.
• Mercredi 27 avril 2011 : nombreuses
manifestation dans tout le pays faisant au moins six morts, des blessés
et de nombreux pillages et dégâts matériels. À Koudougou, une
manifestation des commerçants et des jeunes dégénère et plusieurs
bâtiments ont été incendiés et pillés.
• Jeudi 28 avril 2011 :
le président Blaise Compaoré annonce l'ouverture de négociations avec
les militaires sur l'amélioration de leurs conditions de vie. D'autre
part, des policiers ont commencé à se mutiner à Ouagadougou et dans
plusieurs autres villes.
• Vendredi 29 avril 2011 : mort d'un
enfant blessé par une balle perdue lors d'une manifestation de
policiers. Le ministre de la Santé Adama Traoré indique que 6 personnes
ont été tuées accidentellement et 10 autres blessées à Ouagadougou
depuis le début des mutineries de soldats et de policiers.
•
Samedi 30 avril 2011 : manifestation à Ouagadougou de plusieurs
centaines de personnes pour exiger le départ du président Blaise
Compaoré. Quelque 34 partis politiques avaient appelé à une « grande
mobilisation »
• le 15 mai : au centre commando de Pô, mutineries, marquées par des tirs nocturnes au sein des casernes
• du 29 au 30 mai : les militaires de Kaya, Tenkodogo et Dori, rejoints
par ceux de Dédougou et Koupéla et les gendarmes de Tenkodogo, Bagré et
Garango faisant quatre nouveaux blessés.
• du 31 mai au 3
juin : à Bobo Dioulasso, révolte des militaires du camp Ouezzin
Coulibalyqui tirent au canon, pillent des commerces et blessent
plusieurs personnes ce qui provoque une manifestation des commerçants
qui saccagent la mairie le 2 juin. Le régiment de sécurité
présidentielle (RSP), le Régiment para-commando de Dédougou (RPC) et des
éléments de la Gendarmerie nationale interviennent pour mater la
mutinerie. Jérôme Bougouma, ministre de la Sécurité et de
l’Administration territoriale, a précisé que six soldats avaient été
tués à l’intérieur du camp. Une jeune fille a également succombé,
atteinte par une balle à l’extérieur du complexe militaire. Les combats
ont aussi fait 25 blessés dans la population civile et huit parmi les
militaires. Cinquante-sept soldats rebelles ont été arrêtés.
LIRE : RAPPORT SPECIAL SUR LES VIOLATIONS DE DROITS HUMAINS COMMISES PENDANT LA CRISE SOCIOPOLITIQUE ET MILITAIRE - M B D H P
http://www.courrierconfidentiel.net/index.php/non-categorise/146-rapport-special-sur-les-violations-de-droits-humains-commises-pendant-la-crise-sociopolitique-et-militaire
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