SON ENTRÉE EN POLITIQUE
Dans
les années 1970, Alain Règuèma Zoubga était l’un des principaux animateurs de l’Association
des scolaires voltaïques (ASV) et de l’Union générale des étudiants voltaïques
(UGEV), section de Dakar. En 1978, il a rejoint le Mouvement du 21 juin (M21) puis
l’Union des luttes communistes (ULC).
Quand
le premier ministre du Conseil de Salut du peuple (CSP), le capitaine Sankara,
est arrêté le 17 mai, les premiers responsables de l’ULC dont Valère Somé et
Basile Guissou prennent une part active dans la lutte pour la libération de
Sankara et de ses compagnons. A l’avènement du Conseil national de la
Révolution (CNR), ils remobilisent leurs anciens camarades et c’est ainsi que
Alain Zoubga devient secrétaire général du ministère de la Santé. Mais les
intentions de Alain Zoubga étaient plutôt d’être ministre de la Santé. Il quitte
son groupe d’origine pour créer avec Moise Traoré, Kader Cissé et Simon
Compaoré une aile dissidente, l’ULC-Flamme. Après les tragiques événements du
15 Octobre 1987 et la mort du président
Sankara et douze de ses compagnons, Alain Zoubga est nommé ministre de la Santé
dans le premier gouvernement du Front populaire. Il est exclu du Front
Populaire (FP) et du gouvernement en 1989.
Après
l’ouverture démocratique, il créé un parti et fusionne avec celui du Professeur
Joseph Ki-Zerbo (le PDP) ainsi que d’autres déçus du Front Populaire :
Etienne Traoré et Alain Nindaoua Sawadogo. Il
démissionne de ce parti, crée « L’Autre Burkina » et avec Hermann
Yaméogo notamment, il met sur pied le mouvement dit de la refondation. Il a
participé au Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) achevé le
14 juillet 2011 et boycotté par l’opposition politique. Cette démarche a abouti
à sa nomination le 2 janvier 2013 en tant que ministre de l’Action sociale et
de la solidarité nationale.
MUTATIONS
N° 20 du 1er janvier 2013.
CONTRADICTIONS ET JEU D’ÉQUILIBRISTE
Il a tiré à boulets rouges sur les opposants
politiques qui « ont participé à la présidentielle de 2010, l’un des
scrutions les plus impopulaires de notre histoire politique, sans enjeux
et perdu d’avance ! Ils en sont sortis avec une
part de la cagnotte des 200 000 000 FCFA et des scores lamentables
qui nous discréditent.»
Sa plus grande
satisfaction d’avoir participé au CCRP? « La détermination pour empêcher toute idée
d’approfondissement de la réflexion sur les propositions non consensuels,
ce qui n’était qu’une ruse opportuniste pour réintroduire le débat
sur l’article 37 et proposer le référendum. » … « Blaise Compaoré a
perdu la partie parce qu’il y a eu une bataille où nous
nous sommes engagés avec courage et détermination ! »
« Le Président est libre de consulter son
peuple par référendum mais cette démarche peut s’avérer périlleuse
pour lui-même et le pays! » … « Je crois qu’il ne le fera
pas car il doit écouter son peuple ! Dans le cas contraire nous nous
opposerons à cette démarche. »
« Le
référendum que proposent le CDP est un traquenard. »
On a alors envie de poser les questions
suivantes : Que fait cet homme au gouvernement ? Que fait cet homme
au Front Républicain ?
AU
CŒUR D’UN SCANDALE
Alain
Zoubga est, depuis quelques temps, accusé de favoritisme, coterie et autres pratiques peu
recommandables. On append les détails notamment à travers la lettre qu’un groupe d’inspecteurs
techniques du ministère lui a adressée le 10 septembre dernier:
Nomination
d’agents non qualifiés et/ou de catégories inférieures à des postes de
responsabilités au détriment d’agents qualifiés et/ou de catégories supérieures,
du Conseil national pour l’enfance (CNE) au Conseil national de lutte contre la
pratique de l’excision (CNLPE), en passant par le CONASUR et le Programme PAPSA,
les mêmes pratiques lui sont reprochées.
Le
dernier cas en date concerne l’Inspection technique des services du ministère. Un
contrôle avait été commandité à l’UNICEF pour vérifier les ressources d’un
service rattaché. Mais la mission aurait été écourtée par un coup de fil. Les
inspecteurs auraient été sommés d’arrêter tout travail et à l’issue du Conseil
des ministres du 4 septembre 2014, l’ex Inspecteur général trop « zélé »
a été éjecté. Selon certaines informations, cette affaire aurait suscité la
colère des bailleurs dont certains menacent de mettre un terme au partenariat
financier avec le ministère. http://www.reporterbf.net/index.php/onde-de-choc/item/422-ministere-de-l-action-sociale
Le parti de Alain Zoubga, « L’AUTRE Burkina »
a pris un engagement majeur le 10 décembre 2011: « Promouvoir au
rang de principe intangible l’impossible révision de la limitation des mandats
présidentiels en sacralisant l’article 37 conformément à l’article 165 de
notre Constitution. »
« Le Burkina de 2015 sera celui de l’après
COMPAORE ! Il y aura beaucoup à faire dans tous les domaines pour
reconstruire et réhabiliter notre patrie, mais les conditions pour
une libération des forces productives seront meilleures. »
On a alors envie de poser la question suivante :
Que s’est-il passé pour que cet homme retourne ainsi sa veste au moment où
les forces du changement sont engagées dans une lutte acharnée contre le
pouvoir à vie du président du Faso?
Monsieur Zoubga ne sent-il pas souffler le vent
de la liberté qui va à terme balayer le système dans lequel il s'est gravement compromis?
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