lundi 13 octobre 2014

L’EVANGILE SELON JUDAS: ON SAIT TOUS COMMENT ÇA FINIT.

Il y a quelques années, Laurent Ggagbo ancien président ivoirien, aujourd’hui à la CPI, déclarait pour justifier sa nouvelle entente avec Blaise Compaoré, à peu près ceci : « C’est moi qui vous ai dit qu’on était ennemi, aujourd’hui je vous dis que c’est mon ami, où est votre problème ? »
Le problème c’est que pleins de gens sont morts bêtement pour avoir suivi aveuglement Gbagbo dans sa déclaration de guerre contre Compaoré. 

Comment prendre au sérieux des gens qui vous disent aujourd’hui que c’est noir et qui reviennent le lendemain dans les mêmes conditions de température et de pression vous affirmer que c’est blanc ?

- Hermann Yameogo affirmait l’impossibilité pour le président du Faso de se représenter à la présidentielle de novembre 2005. Il estimait à cette époque que les partis politiques pourraient faire appel à la désobéissance civile, une action reconnue par la Constitution.

- Maxime Kaboré est contre la modification de l’article 37 mais favorable au référendum : «je ferai campagne pour que l’article 37 reste en l’Etat, c'est-à-dire que je vais appeler à voter non.» L’Observateur Paalga du 4 septembre 2014.

- Ram Ouédraogo, lui, assurait le 12 février 2011 que "l’article 37 ne sera pas modifié ici au Burkina Faso ! … Mais si Blaise modifie la Constitution, il me trouvera sur son chemin !".


Dans un livre intitulé "Ma part de bilan", il écrivait :
- "Notre problème aujourd'hui et plus précisément celui de notre pays et de notre peuple, c'est bien Blaise Compaoré dont le rêve est de s'imposer comme l'homme providentiel, en somme, le messie de notre peuple qu'il entend guider à vie... "
- "L'homme adore le pouvoir, le pouvoir absolu qui corrompt absolument".
Blaise Compaoré est doté d'une mémoire phénoménale, qui est souvent, laisse-t-on croire, un signe caractéristique des hommes vindicatifs.
- "Il sait se jouer cyniquement de ses partenaires indélicats, comme de ses adversaires politiques impénitents. En la matière, il faut reconnaitre que l'homme Compaoré excelle admirablement dans l'art de l'intrigue. Il est capable, dans un style qui lui est propre de mélanger, inciter, susciter, opposer, réunir, allumer, éteindre, épouvanter, rassurer, soulager, séduire, piéger, rouler, écraser, liquider..."
  
- Alain Zoubga, le ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale, en décembre 2011 prévenait: « Le Président est libre de consulter son peuple par référendum mais cette démarche peut s’avérer périlleuse pour lui-même et le pays! » … « Je crois qu’il ne le fera pas car il doit écouter son peuple ! Dans le cas contraire nous nous opposerons à cette démarche. » … « le référendum que propose le CDP est un traquenard (piège)». http://burkina24.com/2011/12/23/dr-zoubga-le-referendum-que-propose-le-cdp-est-un-traquenard/

Quel est le lien entre ces hommes ? : Ils sont tous présidents de partis politiques membres du Front Républicain. À eux quatre réunis, pas un seul maire et pas un seul député sur toute l’étendue du territoire.

Et qu’est-ce que le Front Républicain ? Un regroupement de partis politiques alliés au CDP, avec pour seul but d’organiser un référendum, modifier l’article 37 et permettre à Blaise Compaoré d’être président après 2015.

J’aimerais que l’on m’explique comment des êtres humains jouissant de toutes leurs facultés mentales peuvent adopter du jour au lendemain des positions aussi contradictoires ? Certains sont convaincus qu’ils sont en service commandé et grassement payés pour soutenir le projet de pouvoir à vie du président Blaise Compaoré.
Je n’en sais rien.
Je constate simplement un manque flagrant de cohérence. Mon esprit rationnel refuse les thèses qu’ils défendent parce que j’ai une bonne mémoire et un paquet d’archives qui les décrédibilisent.

Mon sentiment est que ces gens-là ne sont pas des alliés fiables pour le président Compaoré. A la première occasion, quand ils sentiront le vent tourner, ils vont renier le référendum et jurer n’avoir jamais soutenu la modification de l’article 37. Comme Assimi Kouanda, Alain Yoda, Arsène Bongnessan Yé, Alain Edouard Traoré, Adama Zongo, Issaka Lengané, Achille Tapsoba, Salia Sanou, Arthur kafando, Paul Sawadogo, Alpha Yago, Paramanga Yonli …

Je m’en voudrais de jouer les oiseaux de mauvais augures mais puisqu’on a commencé cette publication par une anecdote sur Laurent Gbagbo, permettez-moi, pour terminer, de rappeler cette triste fin de son ex numéro deux et argentier, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ministre de l’économie et des finances de 2000 à 2011. Bohoun Bouabré est mort en exil, loin de sa terre natale, dans le dénuement et l’indifférence totale le 11 janvier 2012. Mort parce que ses comptes avaient été gelés par le nouveau pouvoir en Côte d’Ivoire et donc incapable d’honorer les frais médicaux que nécessitait son état de santé. Triste fin.

Paix et amour sur le Faso. Que Allah préserve les fils et les filles du Burkina de tels évènements.

Source: https://www.facebook.com/ouedraogo.souleymane.Basic.Soul/posts/10204807736303324:1

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