La Déclaration de la liste des biens du Président du Faso et des
membres du gouvernement a été publiée dans le numéro spécial du 13 avril
2015 du journal officiel du Burkina Faso conformément aux dispositions
de la Charte de la Transition. C'est un exercice tout à fait inédit
depuis l'ère Sankara et qu'il faut saluer à sa juste valeur. Évidemment
ces déclarations présentent des anomalies et des insuffisances criardes,
ne serait-ce que sur la forme. De là a parler de fausses déclarations,
il n'y a qu'un pas.
Mais il ne s'agit pas ici de faire du voyeurisme vis-à-vis des patrimoines déclarés et de sombrer dans des extrapolations sur l'origine de certains acquisitions. Des instances légitimes pourront, le cas échéant, se déclarer compétentes sur les questions d'enrichissement illicite supposé.
Je voudrais juste relever un élément assez significatif concernant les possessions immobilières de nos hommes politiques. Sur 24 membres du gouvernement, nous totalisons 53 maisons et 49 terrains. Environ 15 personnes possèdent à eux seuls 42 maisons et 34 terrains. Cela illustre à quel point chaque burkinabè tient à avoir un chez soi, quoi de plus normal?
Aussi bien qu'il n'est pas interdit de posséder autant de biens immobiliers qu'on désire, autant l'accumulation de terrains, maisons, fermes était un sport national sous le régime déchu. Les agissements des anciens dignitaires ministres, députés, maires, directeurs généraux, commerçants, hommes d'affaires dans ce domaine ont favorisé la spéculation foncière, le renchérissement du coût des terrains et leur inaccessibilité pour le burkinabè moyen surtout à Ouagadougou et sa périphérie. Le fait est que ce qui motivait la plupart c'était de blanchir leurs biens mal acquis dans le béton.
C'est l'abandon des politiques publiques favorables à l'accès aux logements sociaux et la privatisation des sociétés immobilières de l’État qui expliquent en partie cet état de fait. Les capitalistes de tout bord se sont engouffrés dans la brèche rendant la vie impossible aux populations pauvres et vulnérables parfois avec la complicité des chefs coutumiers.
Lorsqu'on voit les immeubles qui poussent on pourrait conclure à un réel essor de l'économie alors que c'est justement "un faux enrichissement" qui coule le pays. Parce que pour la majorité des burkinabè, l'immobilier est un placement sûr, un investissement contre les aléas de la vie dans un pays dépourvu de sécurité sociale. L'argent investi dans le béton serait mieux placé ailleurs dans l'économie.
Un bien immobilier ne doit pas servir à s'enrichir, mais bien à se loger. La politique actuelle du logement repose sur un système qui en fait ne profite pas à ceux qui ont besoin de se loger, mais à ceux qui ont les moyens de construire ou acheter de l'immobilier. Il faudrait donc songer à taxer "fort" au delà de deux logements.
D'autre part, la taxation se justifie quand un bien immobilier profite de l'amélioration des infrastructures réalisées par la commune, par l'État. La plus value qu'en retire son propriétaire doit être très fortement taxée.
Il est également raisonnable d'obliger les détenteurs de multiples titres de propriété à se constituer en société immobilière ou à céder la gestion de leurs biens à des sociétés immobilières.
Mais pour encadrer les prix de l'immobilier comme le prévoit le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, il faut aussi avoir en disponibilité des biens immobiliers pour tout le monde, sinon aucune marge de manœuvre ne sera possible. L’État a donc tout intérêt à construire plus de logements sociaux après avoir retiré les multitudes parcelles accumulées frauduleusement par ces maires qui se retrouvent les uns après les autres derrière les barreaux.
QUELQUES GÉANTS DU BTP AU BURKINA
- Alizéta Ouédraogo, SOCOGIB et AZIMMO. Proche de François Compaoré.
- Henriette Kaboré, Directrice générale de BTM-Immobilier, proche de Chantal Compaoré. Ses marchés les plus lucratifs ont été le siège de la Banque BCB et les deux plus grands amphithéâtres de l'université de Ouagadougou.
Ses projets en cours : Les Dauphins, un programme résidentiel sur 62 ha, près de Ouaga 2000, dont les 100 premières unités devaient être livrées mi-2014. Les villas, appartements et duplex de moyen ou grand standing seront commercialisés à des prix allant de 33,5 millions à 345 millions de F CFA, en partenariat avec la filiale burkinabè de Bank of Africa (BOA).
- Saidou Tiendrebéogo, PDG de la Compagnie générale des entreprises du BTP (CGE BTP)
Dans le cadre du plan "10 000 logements sociaux" lancé par l'État burkinabè, CGE BTP devait réaliser un programme de plus de 1 230 logements sociaux et économiques qui devraient être achevés pour la fin 2015 à Bassinko. Un marché de plus de 10 milliards de F CFA. Les logements seront vendus entre 6 millions et 22 millions de F CFA, avec des prêts sur cinq à quinze ans.
http://bayiri.com/…/burkina-faso-les-pros-du-btp-ne-choment…
20 avril 2015
https://www.facebook.com/ouedraogo.souleymane.Basic.Soul/posts/10206314063240556:0
Mais il ne s'agit pas ici de faire du voyeurisme vis-à-vis des patrimoines déclarés et de sombrer dans des extrapolations sur l'origine de certains acquisitions. Des instances légitimes pourront, le cas échéant, se déclarer compétentes sur les questions d'enrichissement illicite supposé.
Je voudrais juste relever un élément assez significatif concernant les possessions immobilières de nos hommes politiques. Sur 24 membres du gouvernement, nous totalisons 53 maisons et 49 terrains. Environ 15 personnes possèdent à eux seuls 42 maisons et 34 terrains. Cela illustre à quel point chaque burkinabè tient à avoir un chez soi, quoi de plus normal?
Aussi bien qu'il n'est pas interdit de posséder autant de biens immobiliers qu'on désire, autant l'accumulation de terrains, maisons, fermes était un sport national sous le régime déchu. Les agissements des anciens dignitaires ministres, députés, maires, directeurs généraux, commerçants, hommes d'affaires dans ce domaine ont favorisé la spéculation foncière, le renchérissement du coût des terrains et leur inaccessibilité pour le burkinabè moyen surtout à Ouagadougou et sa périphérie. Le fait est que ce qui motivait la plupart c'était de blanchir leurs biens mal acquis dans le béton.
C'est l'abandon des politiques publiques favorables à l'accès aux logements sociaux et la privatisation des sociétés immobilières de l’État qui expliquent en partie cet état de fait. Les capitalistes de tout bord se sont engouffrés dans la brèche rendant la vie impossible aux populations pauvres et vulnérables parfois avec la complicité des chefs coutumiers.
Lorsqu'on voit les immeubles qui poussent on pourrait conclure à un réel essor de l'économie alors que c'est justement "un faux enrichissement" qui coule le pays. Parce que pour la majorité des burkinabè, l'immobilier est un placement sûr, un investissement contre les aléas de la vie dans un pays dépourvu de sécurité sociale. L'argent investi dans le béton serait mieux placé ailleurs dans l'économie.
Un bien immobilier ne doit pas servir à s'enrichir, mais bien à se loger. La politique actuelle du logement repose sur un système qui en fait ne profite pas à ceux qui ont besoin de se loger, mais à ceux qui ont les moyens de construire ou acheter de l'immobilier. Il faudrait donc songer à taxer "fort" au delà de deux logements.
D'autre part, la taxation se justifie quand un bien immobilier profite de l'amélioration des infrastructures réalisées par la commune, par l'État. La plus value qu'en retire son propriétaire doit être très fortement taxée.
Il est également raisonnable d'obliger les détenteurs de multiples titres de propriété à se constituer en société immobilière ou à céder la gestion de leurs biens à des sociétés immobilières.
Mais pour encadrer les prix de l'immobilier comme le prévoit le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, il faut aussi avoir en disponibilité des biens immobiliers pour tout le monde, sinon aucune marge de manœuvre ne sera possible. L’État a donc tout intérêt à construire plus de logements sociaux après avoir retiré les multitudes parcelles accumulées frauduleusement par ces maires qui se retrouvent les uns après les autres derrière les barreaux.
QUELQUES GÉANTS DU BTP AU BURKINA
- Alizéta Ouédraogo, SOCOGIB et AZIMMO. Proche de François Compaoré.
- Henriette Kaboré, Directrice générale de BTM-Immobilier, proche de Chantal Compaoré. Ses marchés les plus lucratifs ont été le siège de la Banque BCB et les deux plus grands amphithéâtres de l'université de Ouagadougou.
Ses projets en cours : Les Dauphins, un programme résidentiel sur 62 ha, près de Ouaga 2000, dont les 100 premières unités devaient être livrées mi-2014. Les villas, appartements et duplex de moyen ou grand standing seront commercialisés à des prix allant de 33,5 millions à 345 millions de F CFA, en partenariat avec la filiale burkinabè de Bank of Africa (BOA).
- Saidou Tiendrebéogo, PDG de la Compagnie générale des entreprises du BTP (CGE BTP)
Dans le cadre du plan "10 000 logements sociaux" lancé par l'État burkinabè, CGE BTP devait réaliser un programme de plus de 1 230 logements sociaux et économiques qui devraient être achevés pour la fin 2015 à Bassinko. Un marché de plus de 10 milliards de F CFA. Les logements seront vendus entre 6 millions et 22 millions de F CFA, avec des prêts sur cinq à quinze ans.
http://bayiri.com/…/burkina-faso-les-pros-du-btp-ne-choment…
20 avril 2015
https://www.facebook.com/ouedraogo.souleymane.Basic.Soul/posts/10206314063240556:0
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