mardi 18 février 2014

SALIF DIALLO, « GORBA » OU « L’HOMME FORT DU YATENGA »




Salif Diallo né le 9 mai 1957 à Ouahigouya est un homme politique qui ne laisse personne indifférent : on le déteste, on l’admire, en tout cas il fascine. Il a une réputation sulfureuse, celle d’avoir été pendant plus de 20 ans le coordonnateur  de tous les coups tordus orchestrés par la présidence du Faso. Il est également régulièrement cité dans l’affaire Dabo Boukary.


·         1987  - 1989 : directeur de cabinet du président
·         1989 – 1991 : secrétaire d'État à la présidence.
·         1991 : ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale.
·         1992 – 1995 : ministre en charge des missions de la présidence.
·         1995 – 1999 : ministre de l'Environnement et de l'Eau
·         1999 -  2000 : conseiller à la présidence
·         2000 – 2008 : ministre d’Etat à l'Agriculture,
·         Août 2003 : il est élu vice-président du CDP au deuxième congrès ordinaire du parti
·         2005 : directeur national de la campagne présidentielle de Blaise Compaoré
·         23 Mars 2008 : il est éjecté du gouvernement.

Voici ce que disait de lui Djibril TOURE, L’Hebdo en 2008:
« Copté par le Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV), il était l’un des pourfendeurs zélés de Thomas Sankara et de la Révolution d’Août 83. Il avait été exclu de l’Université de Ouagadougou pour fait de grèves et manifestations illégales ayant causé des destructions de biens publics. Il n’avait aucune perspective de carrière politique dans le système révolutionnaire quand il revient de Dakar en 1985 avec une maîtrise de droit en poche. Il se joint alors à la fraction dissidente du PCRV, Groupe communiste burkinabè (GCB) qui soutenait la Révolution.
C’est par le truchement d’un des pères fondateurs du GCB que Salif Diallo est présenté à Blaise Compaoré, alors ministre délégué à la présidence, chargé de la Justice. Pendant longtemps, bien qu’en service au Cabinet du ministre de la justice, Salif Diallo n’était pas intégré à la Fonction publique. En vérité, Blaise Compaoré avait accepté Salif Diallo à son service sans le connaître. Salif Diallo vivait du salaire que Blaise Compaoré acceptait de partager avec lui. En retour, Salif Diallo faisait la liaison entre son Cabinet et les idéologues et/ou acteurs de premier plan du système sur sa mobylette de marque Puchoma, couleur gris-clair, sa silhouette filiforme et ses baskets souvent mal lacés… »
http://www.lefaso.net/spip.php?article26418

En 2009, Salif Diallo accordait une interview à l'Observateur Paalga:

" Pour moi, le meilleur moyen de créer une alternance dans notre pays, dans la paix et la stabilité, c’est réformer profondément les institutions actuelles, pour approfondir la démocratie en donnant des chances égales à tous les partis politiques. "
« …ma suggestion est d’aller aujourd’hui vers un régime parlementaire, qui nous éviterait une « patrimonialisation » de l’Etat ».

La réaction du CDP:
«Le camarade Salit DIALLO, Premier vice-président du parti, Chargé de l’Orientation et des questions politiques du Bureau exécutif national est suspendu de tous les organes et instances du parti pour manquements graves aux principes organisationnels ayant pour conséquence la remise en cause de la cohésion au sein du parti et de sa Direction, refus de faire une autocritique sérieuse et profonde sur ses actes et remise en cause des positions du parti sur les institutions de la IVe République sans un débat préalable en son sein.»
Ouagadougou, le 17 juillet 2009, Roch Marc Christian Kaboré

Le 5 janvier 2014 avec Roch Kaboré, Simon Compaoré et 75 autres pontes du parti, ils démissionnent du CDP et créent le 24 janvier, un parti politique d’opposition « Mouvement du Peuple pour le Progrès » (MPP).
Dans leur lettre de démission, ils reprochaient à leur parti « les violations répétées de ses textes fondamentaux, la caporalisation de ses organes et instances, les méthodes de gestion fondées sur l'exclusion, la délation, les intrigues, l'hypocrisie, la coterie…»

En vérité, Salif Diallo qui vit aujourd’hui entre Nyamey et Ouagadougou a été la principale éminence grise de Blaise Compaoré avec qui il se trouvait au moment où Thomas Sankara succombait sous les balles le 15 octobre 1987.
Témoignage de Blaise Compaoré:

« L’après-midi du 15 octobre, j’étais chez moi au salon avec Salif Diallo, lorsque vers 16h je croyais entendre le bruit de détonations. Je suis sorti et j’ai demandé aux gardes s’ils avaient entendu des coups de feu. Ils ont dit non et je suis rentré. Mais ensuite j’entendais clairement les tirs, je pensais qu’ils venaient du côté de la Présidence et qu’ils s’approchaient. J’ai pris mon arme et Salif Diallo et moi, nous nous sommes planqués contre le mur de l’autre côté du goudron. Les gardes nous ont fait rentrer. » http://www.thomassankara.net/spip.php?page=forum&id_article=864&id_forum=36073&lang=fr

Salif devant la presse le 28 janvier 2014 :

« Lorsque nous sommes venus en politique, que ce soit avec le président Compaoré à travers l’ODPM-T, nous avons défendu notre conviction et les intérêts de notre peuple sans peur. Aujourd’hui également, avec le MPP, nous avons foi en notre peuple. Si aujourd’hui on bute Salif Diallo, il y aura d’autres jeunes pour continuer le combat. L’élimination physique de Roch, Salif et Simon ne résout pas les problèmes. Personne n’est au-dessus du peuple et ce sont les peuples qui font l’histoire. Je ne crois pas au rôle des individus par rapport à l’histoire. Je crois au rôle des peuples »
http://www.evenement-bf.net/spip.php?article892

 

« En politique une absurdité n'est pas un obstacle. »

Napoléon Bonaparte

 

Lire également le dossier de L’Opinion du N°850 du 05 au 11 février 2014 :

 

http://www.zedcom.bf/hebdo/op850/hdossier.php

 



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