dimanche 4 mai 2014

POURQUOI ILS NE VEULENT PAS QUE BLAISE COMPAORE QUITTE LE POUVOIR



Tout le monde sait que le président du Faso va très prochainement annoncer la tenue d’un référendum pour modifier l’article 37 de la constitution qui l’empêche de rester au pouvoir après 2015. Tout le monde sait que le pays va alors sombrer dans une crise politique, économique et sociale. Tout le monde sait qu’il y aura des destructions de biens publics et privés, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre… Personne ne sait exactement COMMENT ni QUAND tout ça va finir. Personne ne souhaite qu’il y ait des morts.

Pourtant tout le monde se rappelle les conditions sanglantes dans lesquelles Blaise Compaoré et sa suite sont arrivés au pouvoir  le 15 octobre 1987. Tout le monde sait aujourd’hui que ce n’était pas pour « rectifier » la révolution parce que tout le monde a vu ce qu’ils ont fait immédiatement après avoir pris le pouvoir.

Juste pour cette fois, mettons entre parenthèse les crimes de sang et abordons les crimes économiques:

PATRIMONIALISATION ET CRIMES ECONOMIQUES

Dès 1991, dans le cadre du Plan d'Ajustement Structurel (P.A.S.), le Burkina Faso a mis en œuvre un premier programme de privatisation qui a concerné 22 entreprises et en 1994, une seconde tranche de 19 autres entreprises. 

La Société Burkinabé de Manufacture du Cuir (SBMC) et la Société Burkinabé des Cuirs et Peaux (SBCP) ont ainsi été bradées à Alizeta OUEDRAOGO (la belle-mère Nationale). TAN ALIZ a en plus bénéficié d’un monopole et de mesures fiscales sur plusieurs années  qui ont assuré la fortune de « Alizète Gando ».

La SOCOGIB, créée sous la révolution en 1984 a été (avec la CEGECI) à l’origine des projets immobiliers Cités An II, Cités An III, Cités An IV, 1200 logements à l'instar de la zone du Bois et de la Rotonde. En ces temps, l’Etat avait encore le souci de procurer un logement décent à chaque burkinabè.

Le 31 décembre 2001, le ministre du Commerce, de l'Entreprise et de l'Artisanat Alain Yoda et Mme Alizèta Ouédraogo, directrice générale de la société AZIMMO ont procédé à la signature de la convention de privatisation de la SOCOGIB qui, à cette période, avait un capital de 1.842.600.000F CFA et possédait de nombreux terrains et immeubles dont plusieurs accueillaient des services publics.
Alizèta Ouédraogo  devient le nouveau propriétaire après avoir décaissé la somme de 1 793 617 464 francs CFA. http://www.lefaso.net/spip.php?article31649

Trois mois plus tard, en avril 2002, La belle-mère Nationale décide de vendre pour la somme de 1 650 000 000 francs CFA l'EIA (école internationale de l'amitié à Zogona) qui appartient à la SOCOGIB. http://www.journaldujeudi.com/592/digest.htm

En 2005, la SOCOGIB vend à la CNSS un terrain situé entre le lycée St Exupéry et l'ambassade d'Allemagne au prix de 1 700 000 000 francs CFA. http://archives.evenement-bf.net/pages/dossier_1_87.htm, http://archives.evenement-bf.net/pages/focus_88.htm

Le Ministère de la Culture serait en location dans un bâtiment (en face du CENASA) qui appartient à la SOCOGIB, donc à Alizeta Gando. Beaucoup d’autres propriétés de ce genre à travers le Burkina Faso procureraient, depuis des années, plusieurs milliards à la belle mère Nationale.

QUELQUES SOCIETES PRIVATISEES OU LIQUIDEES DEPUIS 1991

SOBCA, SIFA, SONAPHARM, SONAR, Grands Moulins du Burkina (GMB), FASOPLAST, ZAMA PUBLICITE, SOBBRA, BRAKINA, Société des Chemins de Fer du Burkina, RNTC X9, Société Burkina Shell, Société Nationale de Cinéma du Burkina (SONACIB), Société Nationale de Transit du Burkina (SNTB), SOSUCO, FASO FANI, Imprimerie National du Burkina, FASO Yaar, CITEC, SOPAL, SAVANA, FASO Tours, SOCOGIB, Société Burkinabé de Manufacture du Cuir (SBMC), Société Burkinabé des Cuirs et Peaux (SBCP), ONATEL … http://www.fdi.net/documents/WorldBank/databases/plink/burkina/burki.htm

Aujourd’hui nous assistons à une ruée frénétique vers l’extraction minière avec la bénédiction de nos dirigeants. De vastes domaines sont concédés à des sociétés écran le plus souvent étrangères. Brader le patrimoine national, c'est montrer que l'on ne se préoccupe pas du sort des générations futures mais que l’on est plutôt dans la logique de satisfaire des besoins égoïstes et immédiats. A l’exemple de la SOCOGIB qui n’est que le sommet de l’iceberg, ils ont vendu,  cédé, monnayé, liquidé, soldé beaucoup de biens publics de sorte qu’ils ne peuvent plus rendre compte de rien.
Ils ne veulent pas répondre de tous ces crimes économiques.
Ils s’accrochent à l’espoir que Blaise Compaoré pourra une fois de plus vaincre l’adversité et régner à jamais sur le Burkina Faso.

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