jeudi 24 avril 2014

A PROPOS DE LA SONABEL, SAVIEZ-VOUS QUE ?

La SONABEL est déficitaire depuis 2011, elle est gravement endettée et a des difficultés pour payer ses fournisseurs comme le SONABHY à qui elle doit plusieurs milliards.

Lorsque l’installation de tous les groupes de Komsilga sera achevée, la capacité de Komsilga sera déjà dépassée par la demande parce que la SONABEL fait face à 10% de croissance en demande d’électricité chaque année.

La SONABEL a besoin d’au moins 800 000 litres de carburant chaque jour ; Très souvent elle manque de fuel ou DDO pour faire fonctionner les groupes.

La SONABEL a parfois un seul véhicule pour le dépannage dans toute la ville de Ouagadougou et il arrive qu’il n’y a même pas de compteurs disponibles.

Les tenues de travail manquent de sorte que certains agents vont sur le terrain sans aucun signe distinctif et risquent de se faire agresser.

L’Etat accorde, à travers la SONABEL, des faveurs aux compagnies minières qui ont pourtant les moyens d’assurer leur propre raccordement ou leur propre production. Les compagnies minières se font raccorder gratuitement et la SONABEL supporte tous les coûts en plus, ces compagnies payent l’électricité au même coût que les particuliers. Les compagnies minières bénéficient ainsi des subventions de l’Etat sur les tarifs de l’électricité.

La SONABEL est victime de la politique énergétique de l’Etat (actionnaire à 100%) qui l’empêche de remplir sa mission de fournir l’électricité à tous les foyers burkinabè car l’électricité n’est pas un luxe mais une nécessité.

Taxes et frais divers qui plombent le montant des factures :

• TVA (18%) que tout le monde ne paie pas heureusement,
• Taxe de soutien au développement des activités audiovisuelles de l’Etat (3 F/KWh),
• Taxe de développement de l’électrification (2 F/KWh),
• Frais pour supporter l’éclairage public (4 F/KWh),
• Pénalité de retard (2000 F),
• Montant timbre quittance en cas de paiement en espèce,
• Redevance,
• Prime fixe.

vendredi 18 avril 2014

EVIDENCES





*** Mao Zedong disait: « La révolution n'est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne peut s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité et de délicatesse, ou avec autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d'âme. La révolution, c'est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre. »

Fort heureusement, au Burkina Faso, nous n’en sommes pas à la lutte des classes (dans le sens communiste) et il n’y a pour le moment nul besoin de faire appel à la violence.

Par contre, la dernière sortie du « front républicain » à Bobo-Dioulasso avec prise de parole de l’épouse du chef de l’Etat pour demander la modification de l’article 37 doit nous faire comprendre que la lutte qui nous attend « ne sera pas un dîner de gala ; elle ne se fera pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne pourra s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité et de délicatesse ».  

Il va falloir aller au charbon sans « autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d'âme » que nous l’aurions souhaité.

 *** Steve Biko disait « L’arme la plus puissante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’opprimé. »

Si l’opprimé laisse son esprit et son intelligence paralysés par la peur, ses actions seront inspirées par le souci de « ne rien faire pour aggraver la situation ». Tel est le pivot central de la propagande portée par les éminences grises du « front républicain » qui n’oublie pas au passage de revendiquer toute la puissance du monde et d’usurper toute la vertu du Ciel.

La solution finale est connue: « Il vaut mieux régner sur des ruines plutôt que de ne pas régner du tout ».

 *** Victor Hugo  disait : « Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux. »

Rappelons-nous une grande date, le 03 janvier 1966. « Premier soulèvement populaire contre un régime en Afrique ».

Rappelons-nous que ce jour-là, le sang n’a pas coulé à flot, bien qu’un régime soit tombé.

Rappelons-nous que ce régime n’était certes pas aussi farouche.

 *** Denis de Rougemont disait : «  La décadence d'une société commence lorsque l'homme se demande « Que va-t-il arriver? » au lieu de « Que puis-je faire? ».

Fort heureusement, nous savons ce que nous avons à faire …

mardi 15 avril 2014

Les fables du Faso : LE DICTATEUR ET SES PARTISANS



Mentez, sortez tous vos baratins :
C’est les fonds qui manquent le moins.

Un farouche dictateur, sentant la fin de son régime,
Fit venir ses partisans et ses courtisans les plus intimes.

Gardez-vous, leur dit-il, de rejoindre l’autre camp
Que vous indiquent nos opposants.

Un plan de référendum est affiché à Kosyam.
Qui connait Kouanda ? Allez lui demander le programme.

Vous devrez retourner chacun dans votre région natale.
Sautez dans votre 4X4 dès qu'on aura donné le signal.

Mentez, menacez, promettez ; ne laissez nul village
Où l’achat de conscience ne touche tous les âges.

Le dictateur tombé, les partisans rasent les murs
Deçà, delà, partout ; si bien qu'ils n’ont plus fière allure

Ils subirent tous les conséquences de leur entêtement.
D'article 37, point de révision. Mais le dictateur dans son acharnement

Leur a démontré que rien ne sert d’être méchamment têtu,
Le mensonge est une voie sans issue.

vendredi 11 avril 2014

AU PAYS DES FAUSSAIRES

Il y a quelques années, rendant visite à un oncle malade et alité et venu m’enquérir de son état de sa santé, j’ai écouté avec beaucoup de circonspection sa femme m’expliquer que « Dieu merci, ça va beaucoup mieux depuis ta dernière visite ». Pourtant, sans être praticien de la santé, à vue d’œil, cet homme n’allait pas bien du tout. Je dirai même qu’il était à l’article de la mort puisqu’il décéda le lendemain.

J’avais là encore une preuve que dans ma famille et selon la coutume, on ne donne jamais des nouvelles alarmantes sur l’état de santé de quelqu’un sans prendre les précautions nécessaires. Beaucoup de pudeur dans le langage. Sans doute pense-t-on conjurer le mauvais sort en agissant ainsi ?

Le « faux départ du Mogho Naba » est également un rituel qui fait partie de notre patrimoine culturel. Un rituel coutumier respectable qui nous plonge chaque vendredi au cœur de l’histoire des intrigues de palais.

On constate cependant que depuis plus de deux décennies, plusieurs burkinabè se sont transformés en faussaires hypocrites versés dans l’art du faux pour faire du vrai dans presque tous les domaines : Faux pasteurs, faux médicaments, fausses associations, faux opposants, faux enseignants, faux chanteurs ….

• Tenez, un certain Christian BONOGO vrai escroc et faux infirmier grâce à une blouse d’infirmier, une trousse de 120 clés, deux tensiomètres et des stéthoscopes, il dévalisait les domiciles en l’absence des locataires.
• Drissa NAPON, sergent de la base aérienne, vrai militaire et faux défenseur de la patrie a été appréhendé lors d’un braquage qui a mal tourné pour lui et ses compagnons.
http://www.lefaso.net/spip.php?article58602&rubrique425#forum

Plus globalement, le Burkina Faso est un pays aux mains d’ILLUSIONNISTES qui achètent des électeurs et se convainquent eux-mêmes qu’ils ont été élus démocratiquement. Ils payent des marcheurs pour scander des slogans auxquels personnes ne croit. Ils payent des manifestants pour remplir des stades et se donner l’image de leaders populaires et charismatiques. Ils déclarent (plagiat de l’évangile) que le Burkina sera émergent en 2015 ? On attend de voir…

Même notre surnom « pays des hommes intègres» semble être une mauvaise plaisanterie.

• De quoi est mort Thomas Sankara? : Mort naturelle selon le certificat de décès.
• De quoi est mort Norbert Zongo? : Mort accidentelle selon la présentatrice télé Benjamine Douamba
• De quoi est mort Justin Zongo ? : Méningite selon le corps médical
• De quoi est mort David Ouedraogo? : « De sa maladie » selon le lieutenant-colonel Nazinigouba Ouédraogo médecin-chef de l’infirmerie de la présidence à l’époque des faits.

Nazinigouba Ouédraogo n’a pas hésité à écrire sur le certificat de décès, que le jeune homme (mort à l’infirmerie de la présidence, des suites de tortures et de mauvais traitements) " est décédé le 18 janvier 1998 à 06 h 50 de sa maladie." Convoqué par la Commission d’enquête pour de plus amples informations, le lieutenant-colonel a préféré se retrancher derrière le secret médical et a refusé de témoigner."
Nazinigouba Thierry OUEDRAOGO, professeur agrégé d’anesthésie-réanimation, qui s’occupe depuis de longues années de la santé du Président du Faso, porte depuis le 1er avril 2014, les galons de général.
http://borromee04.wordpress.com/2013/12/09/burkina-faso-la-mort-de-david-ouedraogo-ce-sur-quoi-enquetait-norbert-zongo-avant-detre-assassine/
http://www.cairn.info/revue-politique-africaine-1999-2-page-163.htm

Voici ce que je propose pour mon certificat de décès :
« Mort de vieillesse dans les bras de sa femme et entouré de ses enfants».
Comme pour mon oncle (même si, lui n’a jamais eu droit à un certificat de décès).

lundi 7 avril 2014

DESILLUSION

La désillusion, c’est ce sentiment qu'une personne éprouve lorsqu’elle découvre une réalité non conforme à ce qu'elle attendait ou avait imaginé. Par exemple lorsqu’on constate que:
•    Le papa que l’on croyait irréprochable entretient une maitresse,
•    La voisine de classe dont on est secrètement amoureux couche avec le prof, qui en échange lui donne de bonnes notes,
•    Le millionnaire respecté de tout le quartier est en fait un trafiquant d’organes humains.
•    ……………….

Dans l’un ou l’autre des cas, on passe tout d'abord par la stupeur ou l'incrédulité, puis un sentiment diffus d'appréhension et de colère qui conduit tout droit au désenchantement. On est déçus et frustrés avant d’être obligé d'ouvrir les yeux, d'accepter la réalité et se faire une raison: le monde n'est pas parfait!

De même, lorsque tu te rends compte après deux ou trois années de service public que ton salaire ne te permettra jamais de t’acheter une maison avant la retraite, tu as le choix :
•    Te résigner et devenir un alcoolique
•    Intégrer le camp des dealers, pilleurs des ressources publiques
•    Pratiquer le PMU/B et autres LUDIC LYDIA
•    Essayer le LOTO VISA américain, ACCESS CANADA
•    Passer ton temps dans des prières de délivrance
•    Ou tout simplement travailler honnêtement pour gravir les échelons et changer de statut professionnel.

Prenons un autre exemple;
Lorsque tu te rends compte après plusieurs années (de lutte contre le système de Blaise Compaoré, de résistance et de refus de la compromission) que tes efforts sont en train d’être récupérés par des opportunistes regroupés sous la bannière d’un parti politique. Il y a le choix :
•    Abandonner le combat citoyen en s’appropriant ses paroles de l'Ecclésiaste « Vanitas vanitatum et omnia vanitas » (Vanité des vanités et tout est vanité – DIEU LES VOIT !).
•    Se radicaliser davantage et apparaitre aux yeux de tes adversaires comme un frustré-aigri-revanchard jamais d’accord sur rien avec personne
•    Se précipiter dans le camp du parti politique en question en espérant hériter d’un strapontin lucratif 
•    Ou tout simplement se convaincre que tout ceci participe d’une dynamique irréversible de remodelage du paysage politique. Une dynamique ou tous les coups sont permis et au sein de laquelle la vertu est absente.

Je suis un citoyen, je ne suis pas un politicien. En tant que tel, j’ai mes prérogatives et mes limites. Je continue à avoir des convictions, des valeurs et principes. Je continue, à ma manière, à défendre les idéaux qui me sont chers même si pour le moment certains sont noyés dans l’incertitude et la confusion. Prendre parti comme ne pas prendre parti, je ne vois pas une grande différence. Je prends juste le parti de n’intégrer aucun parti politique. Ni aujourd’hui ni demain.

S’engager, prendre position, faire la veille citoyenne, dénoncer, proposer en s’attendant à être entendu et peut-être écouté ? : C’est une tâche moins ingrate que celle de militants de parti politique.

"Imaginer, rêver, espérer, c'est avoir réuni toutes les conditions de la désillusion",  Nicolas Grimaldi.