vendredi 29 novembre 2013

MAXIME KABORE : UN BUSINESSMAN EGARE DANS LA POLITIQUE

Maxime Kaboré, le businessman de la politique burkinabè, a déclaré qu’il sera «grave de ne pas mettre en place le Sénat.» car «la grande majorité de ceux qui crient, sont les intellectuels. Ils sont minoritaires.» http://news.aouaga.com/h/11993.html.

Ils sont minoritaires également ceux qui détournent l’argent public semble-t-il : Maxime Kaboré n’a produit aucun rapport financier conformément au règlement à la suite de l’élection présidentielle du 21 novembre 2010. En effet selon la loi N° 008-2009/AN du 14 avril 2009, chaque candidat, pour la campagne électorale, a reçu 28 571 428 FCFA de fonds public qu’il devait justifier. (Courrier Confidentiel N° 38 du 25 juillet 2013).

Pourtant il a été un bon acteur-comédien au cours de la campagne. Il a même pris des risques :
« En route pour la conquête de l’électorat du Sahel, le 12 novembre 2010, le moteur du véhicule transportant le candidat indépendant à la présidentielle, Maxime Kaboré, a pris feu à Pissila, une dizaine de kilomètres après Kaya. » http://www.lefaso.net/spip.php?article39419

On se rappelle ces déclarations fracassantes :
• « Personne de sérieux ne peut me prendre comme un figurant ou un accompagnateur » http://www.lefaso.net/spip.php?article38090
• « Après avoir créé la surprise, je vais créer l’événement le 21 novembre » http://www.lefaso.net/spip.php?article39229
• « Je suis convaincu d’être au second tour » http://www.lefaso.net/spip.php?article39529
• "Si je ne suis pas au second tour, je donnerai mes voix au candidat qui partage les mêmes idéaux que moi. " http://www.lefaso.net/spip.php?article37742#forum117659

Je ne sais pas à qui il a donné ces voix mais la moisson était tellement maigre que cela n’en valait peut-être pas la peine.
Souvenez-vous :
Scrutin présidentiel du 21 novembre 2010
Blaise Compaoré = 1 357 315 voix soit 80,15%),
Hama Arba Diallo = 138 975 voix soit 8, 21%),
Maxime Kaboré = 25 077 voix soit 1,48% (un stade de foot quand même !)

Aux élections couplées législatives et municipales : 0 + 0 = 0 sièges

Pathétique n’est-ce pas ?

BURKINA EMERGENT

« Un pays émergent est un pays en développement présentant un fort taux de croissance du PIB, un niveau relativement élevé d’industrialisation et d’exportation de produits industriels, un fort taux d’ouverture à l’extérieur et un marché intérieur en expansion. »

Bien que cette définition soit floue, dans la liste indicative des pays africains réellement émergents ne figure que l’Afrique du Sud. Pas le Ghana ni le Maroc ou le Nigeria, encore moins le Sénégal ou l’Algérie.

Alors le programme quinquennal 2010 - 2015 de Blaise Compaoré qui annonce: Bâtir, ensemble, un Burkina émergent semble un tantinet prétentieux pour ne pas dire que c’est un exercice d’illusionnisme.

La SCAD qui est la déclinaison opérationnelle de ce programme quinquennal doit couter à peu près 7500 milliards de CFA, soit 1500 milliards par an. En 2011, devant les députés, optimiste, Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a affirmé que le Burkina émergent est à portée de main. Or notre pays ne peut financer que 950 milliards par an. Et pour 2011-2015, 4240 milliards sont nécessaires pour les investissements, soit 850 milliards par an et cet argent doit être recherché auprès des bailleurs extérieurs.

http://www.lobservateur.bf/~paalga/index.php?option=com_content&view=article&id=5096%3Adeclaration-de-lat-7500-milliards-pour-batir-un-burkina-emergent&catid=6%3Apolitique&Itemid=8

http://www.evenement-bf.net/spip.php?article560

Tenez, un exemple pratique : les bailleurs de fonds pour le financement du projet de construction de l’aéroport international de Ouagadougou-Donsin d’un montant de 307 milliards de F CFA sont la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), la Banque islamique de développement (BID), le Fonds saoudien de développement (FSD), le Fonds koweitien (FKDEA), la BADEA et le Fonds de l’OPEP (OFID).

Sait-on vraiment combien de temps sera nécessaire pour rembourser et quels sont les taux d’intérêt qui seront appliqués ? Mais on prend quand même l’argent. Tant pis pour les générations futures.

En dix ans le budget du Burkina en dépenses a plus que triplé passant de 616 212 919 francs CFA en 2003 à 1 903 590 618 390 FCFA en 2013 (http://www.lefaso.net/spip.php?article56398). Pourtant, la pauvreté a augmenté de manière considérable.

Il y a 5 ans en 2008, la charge de la dette et consort étaient de 46 503 814 000 francs CFA. En 2014, on en sera à au moins 112 940 000 000 francs CFA.

ZAKARIA L’INTOUCHABLE

Le Conseil des ministres du mercredi 27 novembre 2013 a adopté un décret pour dissoudre le Conseil municipal de l’arrondissement 4 de Ouagadougou. Le motif : l’arrondissement n’arrive pas à tenir les sessions du Conseil municipal. Dès le lendemain, des habitants en colère ont érigé des barricades et annoncé un blocus de trois jours.

Cet arrondissement anciennement dénommé "Nongr-maasom" qui signifie "Havre de PAIX" a été créé par Zatu du n°AN IV-037/CNR/PRES 21 mai 1987. Pendant plus de dix ans il a été placé sous la coupe réglée de Zakaria Sawadogo, un « self made man » aux méthodes peu orthodoxes. Parti de rien, ce natif de Séguenega dans le Yatenga s’est en effet bâti un empire financier basé sur des méthodes mafieuses à l’image des Yakuzas japonais. Haut fait inaugural : la cité de l’impunité à Somgandé. Parce que le premier programme d’un maire qui vient d’être élu au Burkina, c’est d’initier une opération de lotissement.

Zakaria Sawadogo était, au début de son dernier mandat, le plus jeune des maires de la commune de Ouagadougou. C’est donc un jeune homme aux ambitions démesurées que le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré a installé, le vendredi 16 juin 2006 dans l’enceinte de la mairie de l’arrondissement de Nongr-Massom. Zakaria s’est engagé, au cours de son mandat à la construire un lycée municipal et d’un Collège d’enseignement général (CEG). Il s’est rappelé sa promesse 6 ans plus tard et à six mois des élections de décembre 2012 : « Zakaria Sawadogo a procédé à la pose de la première pierre d’un collège d’enseignement général public au secteur n°27 au quartier Ouidtoghin, une banlieue Est de Ouagadougou. Ce collège financé par la Fondation Nicolas De preux à Lausanne en Suisse aura une capacité d’accueil de 300 élèves. » http://www.sidwaya.bf/lesregionales/spip.php?article775

Justement à ces élections de 2012, c’est une véritable mascarade qui s’est déroulé sous nos yeux avec comme chef d’orchestre le flamboyant Zakaria. A l’issue de la journée électorale du 2 décembre, des accusations graves de manipulation du matériel de vote sont portées à l’endroit du maire sortant. Bénoit Ilboudo, candidat aux législatives pour l’UNIR / PS affirme avoir vu Zakaria Sawadogo distribuer des bulletins dans certains bureaux de vote. Oumar Sawadogo candidat du Le Faso autrement affirme : «Nous avons suivi Zakaria. Après des échanges houleux, nous l’avons contraint de déposer les bulletins fictifs qu’il détenait à la Commission électorale indépendante d’arrondissement (CEIA). …. Mais, il avait déjà distribué pas mal de bulletins… ». http://news.aouaga.com/h/3352.html

4 sacs de 50 Kg remplis de feuilles de dépouillement, de bulletins de votes déjà paraphés par les présidents et des accesseurs des bureaux de votes ont été retrouvés à la mairie dans les bureaux de Zakaria Sawadogo mettant ainsi en évidence une chaîne de fraudes organisée qui a entaché les résultats proclamés par la CENI. Le Tribunal administratif à qui ces preuves ont été présentées a décidé de l’annulation des élections dans cet arrondissement. Mais curieusement, cette annulation ne concernait que les élections municipales.

Pour mieux comprendre la supercherie, il faut se rappeler que c’est l’imprimerie « Martin Pêcheur » appartenant à Zakaria qui a obtenu de la CENI le marché de l’impression des bulletins de votes et de l’encre utilisée pour les opérations de votes pour lesquels il était lui-même doublement candidat (législatives et municipales).

Interrogé par des députés à l’occasion de la déclaration de politique générale du chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao, le 30 janvier 2013, celui-ci a fait savoir que l’affaire a été jugée devant les juridictions administratives et des faits directement imputables à M. Sawadogo n’ont pas été retenus. Il a ajouté que l’enquête de police judiciaire n’a pas révélé d’indices graves et concordants de sorte que la procédure a été classée sans suite…. Partant de ce fait, il a argué que la justice peut être rendue à l’insatisfaction de certaines personnes, mais c’est la loi et elle est implacable. » http://www.sidwaya.bf/quotidien/spip.php?page=imprimer&id_article=10106. Curieuse justice !

Anatole Bonkoungou, le successeur de Zakaria, une tête brûlée qui a refusé les consignes internes au CDP, a été élu maire le 6 mars 2013. Dès le 7 mars, Assimi Kouanda le secrétaire exécutif national du CDP se signale avec la Décision N° 2013/0001/CDP/CN/BPN/SEN portant suspension du Camarade Anatole Issa Bonkoungou, …. Il est « provisoirement suspendu de tous les organes, instances et structures du Parti pour indiscipline et manquements graves aux principes fondamentaux du CDP.»

Malgré tout, Anatole Bonkoungou le nouveau maire a pu prendre les dossiers de l’arrondissement en main un mois et 26 jours après son élection. C’est le jeudi 2 mai 2013 qu’il a été officiellement installé dans ses fonctions après une passation de service à huis clos et au cours d’une cérémonie placée sous haute surveillance sécuritaire. Plus de 300 membres de la Brigade anti-criminalité, de la Police nationale et municipale et de la Compagnie républicaine de sécurité ont été déployée pour la cause. L’entrée de la mairie a été soumise aux fouilles corporelles des visiteurs et de leurs véhicules. Une vingtaine de personnes suspectes ont été interceptées et des armes, dont des machettes, ont également été découvertes sur certaines personnes. http://burkina24.com/news/2013/05/02/arrondissement-4-anatole-bonkoungou-a-enfin-les-cles-de-la-mairie/

La dissolution du Conseil municipal de l’arrondissement 4 de Ouagadougou ce 27 novembre 2013 annonce une nouvelle période trouble avec des machettes, des gourdins et des achats de conscience en option.
Entretemps, Zakaria le fantastique siège paisiblement comme 2ème adjoint aux côtés du maire de Ouagadougou.

mercredi 27 novembre 2013

LES ECURIES D'AUGIAS DU CDP



Le 11 Juillet 2013, le député Ablassé Ouédraogo ancien membre du CDP traitait Assimi Kouanda le patron du CDP d’homme-orchestre à la Charlie Chaplin, adepte du cumul des fonctions , de comédien et de metteur en scène.
Rappelons que Assimi Kouanda est:
- ministre d’Etat chargé de mission à la présidence du Faso
- directeur de cabinet du président du Faso
- Secrétaire exécutif national du CDP
- Grand défenseur de la mise en place du sénat et de la révision de l’article 37.
- islamologue issue d’une lignée de maîtres coraniques (Attention, je ne dis pas que Assimi Kouanda est un marabout hein !)

Cette semaine, c’est au tour de Lankoandé D. Amphias, membre du bureau politique national (BPN) du CDP de passer à l'attaque.

Lankoandé D. Amphias constate « les graves dérives auxquelles s’est fortement accoutumée la nouvelle équipe dirigeante du Parti qui se comporte en véritable clan dirigeant… »

Il dénonce « l’amateurisme, le désordre, et incompétence … et le refus obstiné d’appliquer les règles élémentaires qui régissent le Parti, son organisation et son fonctionnement », « La cynique volonté de caporaliser le parti, de le domestiquer afin de le mettre sous coupe réglée. »

Il affirme « lors des élections couplées législatives/municipales de décembre 2012, le Secrétariat Exécutif National (SEN) s’est arrogé le droit régalien d’élaborer les critères de candidature, les modalités de sélection des candidats sans aucun examen préalable par le BPN »
« Le SEN s‘est arrogé le droit unilatéral de composer tous les bureaux des sections provinciales (au nombre de 45), des sous- sections communales (au nombre de 360) et de les valider lui-même »

Il prévient qu’il existe « un plan stratégiquement mûri par un clan à l’intérieur du parti depuis le dernier congrès qui vise à liquider le CDP des origines, à chasser ou à neutraliser tous ceux qui ne s’alignent pas. »

Il s’interroge « le CDP est-il devenu un parti informel, sans principes, sans règles ni méthodes claires ? »

http://lobservateur.bf/index.php?option=com_content&view=article&id=33532%3Acdp-qles-seigneurs-du-jour-affichent-leur-toute-puissanceq-1&catid=6%3Apolitique&Itemid=8

On a envie de lui répondre : « Bienvenu dans le Burkina réel !»

Parce que ce qu’il dénonce s’applique au Burkina Faso tout entier. Ce que le CDP vous fait subir, Eh bien il le fait subir à l’ensemble des burkinabè depuis 1996 au moins.
Mais la faiblesse de la contre offensive de Lankoandé D. Amphias réside dans le fait qu’il tourne autour du problème sans jamais le citer: Blaise Compaoré. Croit-il que nous pouvons croire un seul instant qu’Assimi Kouanda n’a pas la caution du chef de l’Etat dans tout ce qu’il pose comme acte?

Pour terminer, paraphrasons-le :

« Les graves dérives auxquelles s’est fortement accoutumée Blaise Compaoré qui se comporte en véritable chef de clan… »

« L’amateurisme, le désordre, l’incompétence et le refus obstiné d’appliquer les règles élémentaires de démocratie, le respect de la constitution et l'indépendance de la justice»

« La cynique volonté de caporaliser le Burkina faso, de le domestiquer afin de le mettre sous coupe réglée. »

« un plan stratégiquement mûri par un clan depuis 1987 qui vise à liquider le Burkina Faso des origines, à chasser ou à neutraliser tous ceux qui ne s’alignent pas. »

« Le Burkina Faso est-il devenu une république bananière sans règles ni lois où règne l’impunité et l’incivisme? »

samedi 16 novembre 2013

A MONSIEUR LE MAIRE DE LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU

MONSIEUR LE MAIRE DE LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU

J’habite Karpala dans l’arrondissement 11 et j’ai encore en mémoire des travaux de réfection des routes en terre effectués à la va-vite juste avant les élections couplées législatives et municipales 2012. La promesse avait été faite que le goudron allait suivre très vite et je ne vous fais pas l’injure de vous rappeler de quel parti politique émanait cette promesse.

J’ai appris que la Commune de Ouagadougou, avec l’appui du gouvernement, a lancé, le mardi 29 octobre 2013, les travaux de réhabilitation des voiries dans les arrondissements n°10 et 11 dont 13 km dans l’arrondissement n°10 et 17 km dans l’arrondissement n°11.

Comme justification, vous affirmiez que : « La ville de Ouagadougou est confrontée chaque année au phénomène de dégradation des ROUTES EN TERRE sous l’effet du ruissellement des eaux pluviales.» Et vous précisiez que « les travaux s’inscrivent dans un programme global de 96 km de route en terre à réhabiliter dans les différents arrondissements de la ville de Ouagadougou avec un coût global de d’environ 850 millions de F CFA. »

http://news.aouaga.com/h/17003.html

UN PERPÉTUEL RECOMMENCEMENT AVEC DE CONTINUELS TRACAS

J’aimerais signaler que si « La ville de Ouagadougou est confrontée chaque année au phénomène de dégradation des ROUTES EN TERRE sous l’effet du ruissellement des eaux pluviales», cela signifie que l’année prochaine la même opération sera encore nécessaire. Entretemps, vos administrés que nous sommes, allons continuer à patauger dans la boue et à respirer la poussière à pleins poumons.

Je rappelle que des élus du même bord politique que vous ont pris dernièrement des mesures pertinentes (je n’ose pas douter de leur sincérité) :

- Le maire de Koudougou s’est engagé à faire appel à la justice et à veiller à l’application de la loi afin de réparer les torts concernant 4 955 parcelles qui se sont volatilisées afin de rendre justice à tous ceux qui ont été floués, victimes de doubles ou de triples attributions, de faux permis urbains d’habiter.
http://www.lobservateur.bf/index.php/sport/images/modules/mod_djimageslider/index.php?option=com_content&view=article&id=32797%3Akoudougou--pres-de-5-000-parcelles-volatilisees&catid=23%3Achez-nous&Itemid=30

- Le maire de Ouahigouya a annoncé un audit sur la gestion de l’équipe sortante.
http://www.lepays.bf/?MAIRIE-DE-OUAHIGOUYA-13945

PROPOSITION CONCRÈTE : PRENDRE L’ARGENT DU SÉNAT POUR METTRE GOUDRON

Vous le savez, nous le savons tous: le Sénat ne sera pas mis en place. Je voudrais donc vous inviter, Monsieur le maire de la commune de Ouagadougou, à demander au gouvernement le transfert des sommes inscrites dans le budget de l’État exercice 2013 au titre de la mise en place du Sénat à l’effet de prendre en charge les travaux de bitumage dans arrondissement 11 notamment.