mardi 24 décembre 2013

LA RESISTANCE CONTINUE EN 2014



L'année 2013 touchant à sa fin, je tenais à vous souhaiter à vous, cher(e)s ami(e)s, de magnifiques fêtes de fin d'année. J’ai l’espoir que cette nouvelle année soit davantage synonyme de paix et de justice pour tous. 

Pendant cette année j'ai été honoré de voir le nombre de mes amis « facebook » passer de quelques centaines à plus de 4 000 aux quatre coins du monde. Facebook m’a appris beaucoup de choses et m’a aussi beaucoup servi notamment au niveau de la communication pour la mobilisation communautaire. Grace à cette plateforme, j’ai joint mes efforts à ceux de groupes informels en vue de militer pour la justice sociale et la dénonciation des abus de nos gouvernants.

Je souhaiterais remercier chacun d'entre vous pour tout l’intérêt que vous avez témoigné à mes publications en aimant, commentant ou partageant. J’aimerais vous rassurer que je prends en compte les encouragements et les critiques reçues inbox. Je prends acte également des injures et des mises en garde comme l’expression des défis et des batailles qui nous attendent.

 - A ceux qui se préoccupent pour moi en raison de mes prises de position affichées, je dis qu’il n’y a aucune raison d’être inquiets vu que je ne fais qu’écrire. Parfois, je ne fais que réécrire des faits avérés relatés dans la presse. J’en profite pour rendre hommage à tous les journalistes sans lesquels les ténèbres de la désinformation nous auraient dissimulés beaucoup de vérités. Je viens sans armes et sans haine, sans jamais prôner la violence. Je ne risque donc rien à user de ma liberté d’expression chèrement acquise sur le bûcher par Norbert Zongo.

- Aux partisans du régime, je recommande le profil bas et la rédemption. Cela ne servira à rien de se voiler la face davantage et de ramer à contre courant de l’histoire. Un changement doit avoir lieu et un changement va avoir lieu. Personne n’y peut rien. Inutile d’essayer de nous convaincre que de tous les burkinabè, un seul mérite de détenir les clés de Kosyam. Inutile d’essayer de nous convaincre que pour cela, vous êtes prêts à gaspiller des milliards de CFA pour organiser un enrôlement et une campagne électorale en vue d’un referendum insensé. En respectant simplement la constitution, nous ne dépenserons rien et nous éviterons une tension inutile au coeur de la société burkinabè. Ceux qui peuvent encore grappiller quelques pièces de monnaie sur le dos de l’Etat et les mettre à l’abri à l’extérieur du Burkina, allez-y mollo. Rendez vous à l’évidence que le train de la reddition des comptes sera bientôt à quai. Ceux qui ont échafaudé des plans de fuite n’ont sans doute pas compris que la transition se passera tellement en douceur qu’ils en oublieront de plier bagages.

 - Aux policiers et militaires. CRS et gendarmes. Puis-je espérer qu’aucun d’entre vous ne commettra l’irréparable en retournant son arme contre des compatriotes désarmés et pacifiques ? Puis-je espérer que vous refuserez d’obéir à tout ordre visant à gazer, passer à tabac ou arrêter des manifestants pacifiques descendus dans  la rue pour défendre notre Constitution?

 - Aux autorités coutumières et religieuses, tenez vous autant que possible éloignées de la sphère politique.

2014 est porteuse d’un bon augure: Le Faso a « déclenché sa marche triomphale vers l'horizon du bonheur  …  À la conquête de la liberté et du progrès ». Le Burkina Faso vient résolument d’emprunter le chemin qui le mènera à davantage « d’unité, de progrès et de justice ». Les manifestations de juin et juillet 2013 « ont fortifié notre peuple courageux et fertilisé sa lutte héroïque ».
 
Mais si d’aventure nous devons surmonter des défis périlleux qui se mettront en travers de notre route, nous aurons besoin de l'engagement et de la participation active de chacun et de chacune. Il faudrait alors quitter momentanément Facebook et vos écrans pour rejoindre le front citoyen dans la vie réelle.

Meilleurs vœux pour cette année 2014.

lundi 16 décembre 2013

LES TACTIQUES DE KOSYAM



Blaise Compaoré est un manipulateur chevronné. Il en a usé à profusion pour bâtir et maintenir son pouvoir. Mais c’est avant tout un bon militaire qui prend ses décisions en fonction du rapport des forces. Quand il prend des risques, ce sont des risques calculés. Tel un joueur de poker, il abat toujours ses cartes à la dernière minute.

La stratégie de Blaise Compaoré au lendemain de l’assassinat de Thomas Sankara avait un objectif global de neutraliser et contrôler l'ensemble des forces supposées amies et opposées pour se maintenir au pouvoir à long terme. Roublardise, intimidation, assassinat, corruption, complot, mensonge, trahison ont fait très tôt partie de la panoplie du dictateur débutant. Cette stratégie consistait à mettre en place une coordination au plus haut niveau géré par des hommes de paille militaires (Diendéré) et politiques (Salif Diallo).

On pourrait simplifier en disant que la stratégie dans le domaine militaire vise à remporter la guerre et la tactique à gagner la bataille.  La tactique en cours de l’ex capitaine Blaise Compaoré a pour objectif de faire en sorte que l’article 37 ne soit pas un obstacle à une présidence après 2015.Le but de la manœuvre actuelle est de liquider cet élément dangereux (l’article 37) favorable à l’ennemi (l’opposition). 

Premièrement, travailler à bien connaitre le terrain environnant l'ennemi (analphabétisme et pauvreté des populations…). Ensuite passer à l’offensive avec l'ordre de mise en œuvre suivant : appui, couverture, débordement.

·         Le groupe d'appui a pour tâche la censure des media, les procès pour diffamation, les interdictions de manifestations publiques, les discours pessimistes des autorités coutumières et religieuses, la corruption de certains partis politiques…. Le groupe d'appui fait face immédiatement à l'ennemi. Il s'agit pour lui d'immobiliser ou de le distraire pendant les manœuvres des deux autres groupes.

·         Le deuxième groupe qui est la FEDAP/BC assure la couverture des deux autres par la mobilisation sociale et l’occupation de l’espace médiatique. Il est chargé de réunir les ressources humaines, financières et matérielles nécessaires et/ou d’empêcher qu’elles soient utilisées par l’ennemi.

·         Le troisième groupe  qui est le CDP, profitant de la couverture de la FEDAP/BC, contourne largement la position adverse en distribuant des promesses, de l’argent, des vivres et des gadgets aux populations. Son rôle consiste aussi à organiser les fraudes électorales.

Pour combattre cette tactique, la meilleure manière est d’organiser des opérations de sabotage. 

Mais Blaise Compaoré a aussi un plan B. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est bâti une forteresse au milieu d’un camp militaire à Kosyam. Il a 2 000 soldats super entrainés et super équipés pour le défendre. En bon militaire, il a même songé à piéger son fauteuil au cas il ne pourrait plus tenir ses positions. Il fait comme Bozizé pour que ça pète à la gueule de celui qui va le remplacer. Mais le Burkina n’est pas la Centrafrique.

vendredi 13 décembre 2013

LE BURKINA FASO NE VA PAS PRENDRE FEU : LA PREUVE SCIENTIFIQUE





Schématiquement, pour faire un feu, il faut un combustible (par exemple essence, charbon, gaz …), un comburant (air, oxygène…)  et un pyromane avec une étincelle pour faire démarrer la réaction chimique de combustion.
Appliqué à une société humaine cela donne:
  • Le feu (guerre, massacres, attentats, pillage, incendies, lynchages, famine, épidémies…)
  • Un combustible (population civile et armée)
  • Un comburant (environnement socio-politico-économique catastrophique)
  • Un pyromane (dictateur) avec une étincelle (refus de l’alternance)
  • Les cendres (morts, blessés, orphelins, veuves, refugiés …)
On constate qu’au Burkina Faso, le combustible existe en la personne des burkinabè lambda faiblement alphabétisés, pour la plupart très superstitieux et faisant preuve de peu de civisme et d’esprit citoyen. L’armée est omniprésente dans la gestion de l’Etat mais reste divisée entre l’armée régulière et le régiment de sécurité présidentiel. Pour le moment, le combustible est dans un état d’équilibre instable.
Le pyromane est Blaise Compaoré avec le CDP et la FEDAP/BC. L’étincelle se résume à la révision de l’article 37 de la constitution et la mise en place du Sénat. Eventuellement des assassinats politiques, les fraudes électorales et la répression des manifestants dans un futur proche. Ici, pas de suspense puisque le pyromane est connu pour ses antécédents.
Le comburant semble dans notre cas l’élément capital pour déclencher un cycle d’instabilité au Burkina Faso.
Analysons ses composantes :


  • La dictature est réelle mais soft parce que le régime tient à cœur de donner une image fréquentable à l’opinion publique internationale. Dès lors il est obligé de modérer l’usage de la force et de la brutalité dans l’espace public. Les milices privées et les activistes de tous bords n’ont pas encore atteint un niveau de nuisance suffisant pouvant conduire à l’anarchie contrairement au cas du Liberia, de la Somalie, de la Libye…
  • Absence de consensus politique : Réel mais pas déterminant.
  • Injustice sociale : Réel mais pas déterminant.
  • Institutions publiques corrompues : Réel mais pas déterminant.
  • Divisions ethniques : insignifiantes contrairement au cas du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Conakry, du Mali ou du Togo.
  • Dissensions religieuses: négligeables contrairement au cas du Nigeria, du Soudan, de la Centrafrique,
  • Intérêt des puissances étrangères : Les interférences extérieures sont le plus souvent motivées par des intérêts économique ou géostratégiques ou simplement idéologiques. Dans notre cas, ni la France ni les USA n’ont intérêt à ce que le Burkina Faso soit agité.  Le principal motif de soutien au régime est sa servitude et sa loyauté dans un environnement de stabilité. Ils préféreront lâcher le régime illégitime en cas de début de troubles.  Il n’y a non plus aucune raison particulière de craindre l’avènement d’une rébellion armée parce que les pays voisins pour le moment n’ont pas d’intérêt à servir de base arrière.

Conclusion :
L’instabilité cesse ou ne se déclenche dans un environnement socio-politico-économique favorable au développement et à la dignité humaine. Les conditions objectives sont en train de se réunir au Burkina Faso pour démontrer au monde que l’on peut « oser inventer l’avenir ». Et puis, il y a quelques pays à côté de nous où les choses se passent plutôt bien: Benin, Ghana, Sénégal … Quelques rares exemples certes….
Nous avons besoin qu’émerge une conscience citoyenne et une société civile responsable pour barrer la route à toute velléité de tripatouillage constitutionnel. Nous avons besoin que les religieux et les coutumiers se tiennent éloignés de la sphère politique. Et nous avons besoin de la bénédiction des puissances étrangères fauteurs de troubles (sic).

mardi 10 décembre 2013

DOIT-ON SE PREPARER A FUIR LE BURKINA?

Des voix s’élèvent de plus en plus pour demander à Blaise Compaoré de rester au pouvoir après 2015. Ces voix se feront plus fortes et plus nombreuses dans les mois à venir. Ces voix appartiennent à des personnes qui ont décidé de mourir la sébile à la main. Ces voix pour être convaincantes affirment «  Pour la Paix et la Stabilité avec Blaise Compaoré…», «  On veut la paix ; notre travail, c’est pour conseiller les gens pour l’avenir du pays …». 
Il y a même des burkinabè qui sillonnent le monde pour apporter la bonne parole: l’association ‘’ Le Burkina Nouveau’’ pour la paix, la réconciliation et le progrès à Paris en septembre et la semaine dernière à Abidjan. 

Penchons-nous sur cet argument récurrent « «  Pour la Paix et la Stabilité avec Blaise Compaoré…»»:
·         Y avait-il la paix au Burkina Faso avant Blaise Compaoré? OUI ou NON ?
·         Y a-t-il la paix actuellement au Burkina Faso? OUI ou NON ?
Et plus important :
·         Y a-t-il  des risques que la paix quitte le Burkina Faso après Blaise Compaoré ? OUI ou NON ?

Si la réponse est NON, alors «  Pour la Paix et la Stabilité avec Blaise Compaoré…» n’est plus un argument recevable.

Si la réponse est OUI, alors «  Pour la Paix et la Stabilité avec Blaise Compaoré…» devient un programme politique qui doit éviter au Burkina Faso de sombrer dans le chaos. Vous me suivez ?

Tout de suite, on sent des menaces planer au-dessus de nos têtes, on a l’impression que le Burkina Faso se dirige tout droit vers un désordre et des bouleversements, que des troubles sont imminents. Cela signifie que sans Blaise Compaoré, le Burkina Faso risque de devenir comme la Libye ou la Somalie. Ou bien le Liberia ou encore la Sierra Leone d’il y a une dizaine d’années. On est d’accord ?

Voici l’illustration claire et nette de l’illusionnisme politique. Cet illusionnisme politique se met en œuvre lorsque l’État a échoué à améliorer la situation économique des populations. Lorsque les populations n’ont plus confiance aux gouvernants. Lorsque le citoyen perd l’espoir de trouver un travail décent, désespère de nourrir et soigner correctement ses enfants.
Alors en ce moment il faut installer la psychose dans la société. Il faut faire peur aux gens pour détourner leur attention des vrais problèmes. La peur est une arme très efficace pour contrôler les populations. « La peur pousse à des actes irrationnels comme persister à aduler son bourreau ».

Je viens de vous démontrer le pourquoi de la communication autour du concept «  Pour la Paix et la Stabilité avec Blaise Compaoré…».

Le problème c’est que les communicateurs de Blaise Compaoré ne se soucient pas des gens comme vous et moi qui ne sont pas dupes. Pourtant, il est aisé d’attaquer cette communication tant ses limites sont nombreuses :

·         Blaise Compaoré est un être humain qui peut mourir du jour au lendemain comme nous tous d’ailleurs. Alors on fait quoi si le seigneur le rappelle à lui sans prévenir ?
·         Personne jamais ne nous explique en quoi Blaise Compaoré peut être le garant de la paix et de la stabilité. Blaise était au pouvoir en 2011 quand le Burkina Faso a connu la pire période d’instabilité de son histoire avec le soulèvement d’une partie de l’armée contre la hiérarchie militaire et la gestion du Burkina de façon générale.
·         Si des signaux sérieux existent quant à une prochaine déstabilisation du Burkina Faso et que nos autorités le savent, pourquoi ne réagissent-elles pas dès maintenant pour l’empêcher ? Pourquoi attendre une hypothétique réélection en 2015 ?

Question subsidiaire : Doit-on s’attendre à voir les troupes françaises débarquer bientôt au Burkina Faso pour une mission de maintien de la paix comme on l’a vu en Côte d’Ivoire, au Mali ou en Centrafrique ?

Conclusion : Il semble que le Burkina Faso n’a aucun avenir en dehors de Blaise Compaoré. Apparemment si Blaise n’est plus là, c’est l’apocalypse qui nous attend. Doit-on tenir nos bagages prêts pour fuir le pays au cas où Blaise ne serait pas président après 2015 ?
 
Chers Blaisiste, ne serait-il pas plus sage de prôner simplement «  Pour la Paix et la Stabilité AVEC ou SANS Blaise Compaoré…» ?