vendredi 29 novembre 2013

BURKINA EMERGENT

« Un pays émergent est un pays en développement présentant un fort taux de croissance du PIB, un niveau relativement élevé d’industrialisation et d’exportation de produits industriels, un fort taux d’ouverture à l’extérieur et un marché intérieur en expansion. »

Bien que cette définition soit floue, dans la liste indicative des pays africains réellement émergents ne figure que l’Afrique du Sud. Pas le Ghana ni le Maroc ou le Nigeria, encore moins le Sénégal ou l’Algérie.

Alors le programme quinquennal 2010 - 2015 de Blaise Compaoré qui annonce: Bâtir, ensemble, un Burkina émergent semble un tantinet prétentieux pour ne pas dire que c’est un exercice d’illusionnisme.

La SCAD qui est la déclinaison opérationnelle de ce programme quinquennal doit couter à peu près 7500 milliards de CFA, soit 1500 milliards par an. En 2011, devant les députés, optimiste, Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a affirmé que le Burkina émergent est à portée de main. Or notre pays ne peut financer que 950 milliards par an. Et pour 2011-2015, 4240 milliards sont nécessaires pour les investissements, soit 850 milliards par an et cet argent doit être recherché auprès des bailleurs extérieurs.

http://www.lobservateur.bf/~paalga/index.php?option=com_content&view=article&id=5096%3Adeclaration-de-lat-7500-milliards-pour-batir-un-burkina-emergent&catid=6%3Apolitique&Itemid=8

http://www.evenement-bf.net/spip.php?article560

Tenez, un exemple pratique : les bailleurs de fonds pour le financement du projet de construction de l’aéroport international de Ouagadougou-Donsin d’un montant de 307 milliards de F CFA sont la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), la Banque islamique de développement (BID), le Fonds saoudien de développement (FSD), le Fonds koweitien (FKDEA), la BADEA et le Fonds de l’OPEP (OFID).

Sait-on vraiment combien de temps sera nécessaire pour rembourser et quels sont les taux d’intérêt qui seront appliqués ? Mais on prend quand même l’argent. Tant pis pour les générations futures.

En dix ans le budget du Burkina en dépenses a plus que triplé passant de 616 212 919 francs CFA en 2003 à 1 903 590 618 390 FCFA en 2013 (http://www.lefaso.net/spip.php?article56398). Pourtant, la pauvreté a augmenté de manière considérable.

Il y a 5 ans en 2008, la charge de la dette et consort étaient de 46 503 814 000 francs CFA. En 2014, on en sera à au moins 112 940 000 000 francs CFA.

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