lundi 7 avril 2014

DESILLUSION

La désillusion, c’est ce sentiment qu'une personne éprouve lorsqu’elle découvre une réalité non conforme à ce qu'elle attendait ou avait imaginé. Par exemple lorsqu’on constate que:
•    Le papa que l’on croyait irréprochable entretient une maitresse,
•    La voisine de classe dont on est secrètement amoureux couche avec le prof, qui en échange lui donne de bonnes notes,
•    Le millionnaire respecté de tout le quartier est en fait un trafiquant d’organes humains.
•    ……………….

Dans l’un ou l’autre des cas, on passe tout d'abord par la stupeur ou l'incrédulité, puis un sentiment diffus d'appréhension et de colère qui conduit tout droit au désenchantement. On est déçus et frustrés avant d’être obligé d'ouvrir les yeux, d'accepter la réalité et se faire une raison: le monde n'est pas parfait!

De même, lorsque tu te rends compte après deux ou trois années de service public que ton salaire ne te permettra jamais de t’acheter une maison avant la retraite, tu as le choix :
•    Te résigner et devenir un alcoolique
•    Intégrer le camp des dealers, pilleurs des ressources publiques
•    Pratiquer le PMU/B et autres LUDIC LYDIA
•    Essayer le LOTO VISA américain, ACCESS CANADA
•    Passer ton temps dans des prières de délivrance
•    Ou tout simplement travailler honnêtement pour gravir les échelons et changer de statut professionnel.

Prenons un autre exemple;
Lorsque tu te rends compte après plusieurs années (de lutte contre le système de Blaise Compaoré, de résistance et de refus de la compromission) que tes efforts sont en train d’être récupérés par des opportunistes regroupés sous la bannière d’un parti politique. Il y a le choix :
•    Abandonner le combat citoyen en s’appropriant ses paroles de l'Ecclésiaste « Vanitas vanitatum et omnia vanitas » (Vanité des vanités et tout est vanité – DIEU LES VOIT !).
•    Se radicaliser davantage et apparaitre aux yeux de tes adversaires comme un frustré-aigri-revanchard jamais d’accord sur rien avec personne
•    Se précipiter dans le camp du parti politique en question en espérant hériter d’un strapontin lucratif 
•    Ou tout simplement se convaincre que tout ceci participe d’une dynamique irréversible de remodelage du paysage politique. Une dynamique ou tous les coups sont permis et au sein de laquelle la vertu est absente.

Je suis un citoyen, je ne suis pas un politicien. En tant que tel, j’ai mes prérogatives et mes limites. Je continue à avoir des convictions, des valeurs et principes. Je continue, à ma manière, à défendre les idéaux qui me sont chers même si pour le moment certains sont noyés dans l’incertitude et la confusion. Prendre parti comme ne pas prendre parti, je ne vois pas une grande différence. Je prends juste le parti de n’intégrer aucun parti politique. Ni aujourd’hui ni demain.

S’engager, prendre position, faire la veille citoyenne, dénoncer, proposer en s’attendant à être entendu et peut-être écouté ? : C’est une tâche moins ingrate que celle de militants de parti politique.

"Imaginer, rêver, espérer, c'est avoir réuni toutes les conditions de la désillusion",  Nicolas Grimaldi.

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