vendredi 11 avril 2014

AU PAYS DES FAUSSAIRES

Il y a quelques années, rendant visite à un oncle malade et alité et venu m’enquérir de son état de sa santé, j’ai écouté avec beaucoup de circonspection sa femme m’expliquer que « Dieu merci, ça va beaucoup mieux depuis ta dernière visite ». Pourtant, sans être praticien de la santé, à vue d’œil, cet homme n’allait pas bien du tout. Je dirai même qu’il était à l’article de la mort puisqu’il décéda le lendemain.

J’avais là encore une preuve que dans ma famille et selon la coutume, on ne donne jamais des nouvelles alarmantes sur l’état de santé de quelqu’un sans prendre les précautions nécessaires. Beaucoup de pudeur dans le langage. Sans doute pense-t-on conjurer le mauvais sort en agissant ainsi ?

Le « faux départ du Mogho Naba » est également un rituel qui fait partie de notre patrimoine culturel. Un rituel coutumier respectable qui nous plonge chaque vendredi au cœur de l’histoire des intrigues de palais.

On constate cependant que depuis plus de deux décennies, plusieurs burkinabè se sont transformés en faussaires hypocrites versés dans l’art du faux pour faire du vrai dans presque tous les domaines : Faux pasteurs, faux médicaments, fausses associations, faux opposants, faux enseignants, faux chanteurs ….

• Tenez, un certain Christian BONOGO vrai escroc et faux infirmier grâce à une blouse d’infirmier, une trousse de 120 clés, deux tensiomètres et des stéthoscopes, il dévalisait les domiciles en l’absence des locataires.
• Drissa NAPON, sergent de la base aérienne, vrai militaire et faux défenseur de la patrie a été appréhendé lors d’un braquage qui a mal tourné pour lui et ses compagnons.
http://www.lefaso.net/spip.php?article58602&rubrique425#forum

Plus globalement, le Burkina Faso est un pays aux mains d’ILLUSIONNISTES qui achètent des électeurs et se convainquent eux-mêmes qu’ils ont été élus démocratiquement. Ils payent des marcheurs pour scander des slogans auxquels personnes ne croit. Ils payent des manifestants pour remplir des stades et se donner l’image de leaders populaires et charismatiques. Ils déclarent (plagiat de l’évangile) que le Burkina sera émergent en 2015 ? On attend de voir…

Même notre surnom « pays des hommes intègres» semble être une mauvaise plaisanterie.

• De quoi est mort Thomas Sankara? : Mort naturelle selon le certificat de décès.
• De quoi est mort Norbert Zongo? : Mort accidentelle selon la présentatrice télé Benjamine Douamba
• De quoi est mort Justin Zongo ? : Méningite selon le corps médical
• De quoi est mort David Ouedraogo? : « De sa maladie » selon le lieutenant-colonel Nazinigouba Ouédraogo médecin-chef de l’infirmerie de la présidence à l’époque des faits.

Nazinigouba Ouédraogo n’a pas hésité à écrire sur le certificat de décès, que le jeune homme (mort à l’infirmerie de la présidence, des suites de tortures et de mauvais traitements) " est décédé le 18 janvier 1998 à 06 h 50 de sa maladie." Convoqué par la Commission d’enquête pour de plus amples informations, le lieutenant-colonel a préféré se retrancher derrière le secret médical et a refusé de témoigner."
Nazinigouba Thierry OUEDRAOGO, professeur agrégé d’anesthésie-réanimation, qui s’occupe depuis de longues années de la santé du Président du Faso, porte depuis le 1er avril 2014, les galons de général.
http://borromee04.wordpress.com/2013/12/09/burkina-faso-la-mort-de-david-ouedraogo-ce-sur-quoi-enquetait-norbert-zongo-avant-detre-assassine/
http://www.cairn.info/revue-politique-africaine-1999-2-page-163.htm

Voici ce que je propose pour mon certificat de décès :
« Mort de vieillesse dans les bras de sa femme et entouré de ses enfants».
Comme pour mon oncle (même si, lui n’a jamais eu droit à un certificat de décès).

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