dimanche 26 janvier 2014

JE M’APPELLE SOULEYMANE OUEDRAOGO, JE SUIS BURKINABE

La plupart d’entre vous m’ont connu en tant que Basic Soul.
Les autres m’ont découvert à travers mes publications sur Facebook.
Beaucoup se posent des questions me concernant et s’étonnent de mes prises de position par rapport à l’actualité politique nationale.
En même temps que je reçois des multitudes de demandes d’ajout, quelques uns me retire de leur liste d’amis.
Tandis que certains me considèrent comme un imposteur qui cherche à surfer sur la vague actuelle de défiance vis-à vis du régime agonisant de Blaise Compaoré, d’autres me félicitent quotidiennement pour mes efforts en termes de communication pour le changement.

Voici le décor sommairement planté.

Je me dois ainsi d’apporter un éclairage sur qui je suis et sur ce que je m’évertue à réaliser à travers les réseaux sociaux :

• Saviez-vous que j’ai été le tout premier artiste à réaliser un album rap au Burkina Faso en 1997?

• Saviez-vous que j’ai été le tout premier artiste au Burkina Faso à aborder la stigmatisation liée au VIH/Sida dans la chanson « Arrêt sur Image »?

• Saviez-vous qu’en 2000, j’ai été le tout premier artiste à rendre hommage à Norbert Zongo avec l’album « Indépendant »?

"Trop souvent la vérité engendre la haine, A qui
Profite le crime quand ce sont des symboles qu’on sacrifie?"


• Saviez-vous que j’ai été, en 2003, le premier burkinabè à dédier une chanson à Thomas Sankara, « Capitaine » adaptation de « Hasta siempre » écrite en 1965 par Carlos Puebla et qui a pour sujet le commandant Ernesto Che Guevara ? Cette chanson m’a valu d’être exclu du tour cycliste du Faso.

"Diviser pour régner, regrouper pour mieux contrôler
La basse stratégie n’a pas éteint la rage des damnés
Guerriers on est nés, guerriers on mourra
Parce que cet homme a existé il était une fois"


(Le premier à dédier une chanson à Thomas Sankara était le tchadien Koulsy Lamko en 1997 avec le titre « bir ki mbo »)

• En 2007, j’ai lancé un album prémonitoire intitulé « 2015 » avec les titres « Bunker 37 » et « Droit dans le mur ».

"On prend les mêmes et puis on recommence la farce
On ne change pas une équipe qui fait du surplace
Des passes ratées, du développement de surface
Le match est truqué, qu’est ce que tu veux que ça leur fasse ?"


Déjà à cette époque, je savais pertinemment que l’horizon 2015 allait cristalliser les passions et l’attention de l’opinion publique. Je me suis donné dès lors la mission de mettre tout en œuvre pour dénoncer les velléités de modifier l’article 37 qui n’allaient pas manquer d’apparaitre à l’approche de l’échéance de fin des deux mandats de Blaise Compaoré élu en 2005.

• Le 3 décembre 2009, le Guinéen Moussa Dadis Camara se fait tirer dessus. Deux mois et demi plus tard, le 18 février 2010, Mamadou Tandja du Niger est renversé lors d'un coup d'État. Ils voulaient tous deux, de façon illégitime, s’accrocher au pouvoir. Instruit par ces deux événements, j’ai sorti en mai 2010 le single « ça va aller » avec en filigrane ce message adressé au Président du Faso:

"En fin de mandat trop de hors-la-loi qui veulent s’éterniser
Ils ne veulent pas qu’on parle d’eux au passé
Leur chanson préférée, c’est nous pas bouger
Assez, poussez, laissez ! Le pays ne doit pas brûler
Le pays ne va pas brûler ; Même si c’est dur ça va aller
Faut pas s’entêter sinon y a danger ; C’est un contrat à durée déterminée"


Hélas, l’année suivante, en 2011, brusque flambée de violence: mutineries au Burkina, révolutions arabes, mort de Mouammar Kadhafi, début du conflit post-électoral en Côte d’Ivoire, partition du Soudan…

• Mon dernier album date de décembre 2012, et s’intitule « Burkina 2.0 ». Il contient le titre « Allons à Kosyam ».

"Et on a presque tous autant d’espoir que face au cancer
Alors les prières, c’est perpendiculaires
Qu’on les adresse de manière lapidaire à Dieu le Père
Pour qu’il nous exonère de nos pensées suicidaires"


Par la force des choses, je suis devenu cyber activiste. D’artiste engagé à basse intensité, je suis passé au militantisme à haute intensité. Depuis octobre 2013, j’ai rejoint le Balai Citoyen. Je suis arrivé à triompher de mon égoïsme, cet égoïsme qui ronge la plupart de nos hommes politiques et les pousse en permanence à l’affrontement avec les autres.

Maintenant vous me connaissez mieux. Désolé d’avoir été long, même si je souhaitais vous en dire davantage.

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