lundi 13 octobre 2014

ALAIN ZOUBGA, ANCIEN COMMUNISTE, MINISTRE DE L’ACTION SOCIALE, MEMBRE DU FRONT REPUBLICAIN ET PARTISAN ACHARNE DU REFERENDUM



SON ENTRÉE EN POLITIQUE

Dans les années 1970, Alain Règuèma Zoubga était l’un des principaux animateurs de l’Association des scolaires voltaïques (ASV) et de l’Union générale des étudiants voltaïques (UGEV), section de Dakar. En 1978, il a rejoint le Mouvement du 21 juin (M21) puis l’Union des luttes communistes (ULC).
Quand le premier ministre du Conseil de Salut du peuple (CSP), le capitaine Sankara, est arrêté le 17 mai, les premiers responsables de l’ULC dont Valère Somé et Basile Guissou prennent une part active dans la lutte pour la libération de Sankara et de ses compagnons. A l’avènement du Conseil national de la Révolution (CNR), ils remobilisent leurs anciens camarades et c’est ainsi que Alain Zoubga devient secrétaire général du ministère de la Santé. Mais les intentions de Alain Zoubga étaient plutôt d’être ministre de la Santé. Il quitte son groupe d’origine pour créer avec Moise Traoré, Kader Cissé et Simon Compaoré une aile dissidente, l’ULC-Flamme. Après les tragiques événements du 15 Octobre 1987 et la mort du  président Sankara et douze de ses compagnons, Alain Zoubga est nommé ministre de la Santé dans le premier gouvernement du Front populaire. Il est exclu du Front Populaire (FP) et du gouvernement en 1989.

Après l’ouverture démocratique, il créé un parti et fusionne avec celui du Professeur Joseph Ki-Zerbo (le PDP) ainsi que d’autres déçus du Front Populaire : Etienne Traoré et Alain Nindaoua Sawadogo. Il démissionne de ce parti, crée « L’Autre Burkina » et avec Hermann Yaméogo notamment, il met sur pied le mouvement dit de la refondation. Il a participé au Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) achevé le 14 juillet 2011 et boycotté par l’opposition politique. Cette démarche a abouti à sa nomination le 2 janvier 2013 en tant que ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale.
MUTATIONS N° 20 du 1er janvier 2013.
 
CONTRADICTIONS ET JEU D’ÉQUILIBRISTE

Il a tiré à boulets rouges sur les opposants politiques qui « ont participé à la présidentielle de 2010, l’un des scrutions les plus impopulaires de notre histoire politique, sans enjeux  et perdu d’avance ! Ils  en  sont sortis  avec  une part de la cagnotte des 200 000 000  FCFA et des scores lamentables qui nous  discréditent.»

Sa plus grande satisfaction d’avoir participé au CCRP? « La détermination pour empêcher toute idée d’approfondissement de la réflexion sur les propositions  non consensuels, ce qui n’était qu’une ruse opportuniste  pour réintroduire le débat  sur l’article 37 et proposer le référendum. » … « Blaise Compaoré a perdu  la partie parce qu’il y a  eu une bataille où  nous nous  sommes  engagés avec courage et détermination ! »

« Le Président est  libre de consulter son peuple  par référendum mais  cette démarche peut s’avérer périlleuse pour  lui-même  et le pays! » … « Je crois qu’il ne le fera pas car il doit écouter son peuple ! Dans le cas  contraire nous nous opposerons à cette démarche. »
 « Le référendum que proposent  le CDP est  un traquenard. » 

On a alors envie de poser les questions suivantes : Que fait cet homme au gouvernement ? Que fait cet homme au Front Républicain ?

AU CŒUR D’UN SCANDALE

Alain Zoubga est, depuis quelques temps, accusé de favoritisme, coterie et autres pratiques peu recommandables. On append les détails notamment à travers la lettre qu’un groupe d’inspecteurs techniques du ministère lui a adressée le 10 septembre dernier:
Nomination d’agents non qualifiés et/ou de catégories inférieures à des postes de responsabilités au détriment d’agents qualifiés et/ou de catégories supérieures, du Conseil national pour l’enfance (CNE) au Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), en passant par le CONASUR et le Programme PAPSA, les mêmes pratiques lui sont reprochées.
Le dernier cas en date concerne l’Inspection technique des services du ministère. Un contrôle avait été commandité à l’UNICEF pour vérifier les ressources d’un service rattaché. Mais la mission aurait été écourtée par un coup de fil. Les inspecteurs auraient été sommés d’arrêter tout travail et à l’issue du Conseil des ministres du 4 septembre 2014, l’ex Inspecteur général trop « zélé » a été éjecté. Selon certaines informations, cette affaire aurait suscité la colère des bailleurs dont certains menacent de mettre un terme au partenariat financier avec le ministère. http://www.reporterbf.net/index.php/onde-de-choc/item/422-ministere-de-l-action-sociale

Le parti de Alain Zoubga, « L’AUTRE Burkina » a pris un engagement majeur le 10 décembre 2011: « Promouvoir  au rang de principe intangible l’impossible révision de la limitation des mandats présidentiels en sacralisant l’article 37  conformément à l’article 165 de notre Constitution. »
« Le Burkina de 2015 sera celui de l’après COMPAORE ! Il y aura beaucoup à faire dans tous les domaines  pour reconstruire et réhabiliter notre patrie, mais les conditions  pour  une libération des forces productives seront meilleures. » 

On a alors envie de poser la question suivante : Que s’est-il passé pour que cet homme retourne ainsi sa veste au moment où les forces du changement sont engagées dans une lutte acharnée contre le pouvoir à vie du président du Faso?

Monsieur Zoubga ne sent-il pas souffler le vent de la liberté qui va à terme balayer le système dans lequel il s'est gravement compromis?


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