dimanche 9 novembre 2014

LE DIFFICILE CHEMIN VERS LA TRANSITION




Dix jours pratiquement après la chute de Blaise Compaoré, beaucoup se demandent pourquoi nous n’avons toujours pas entamé la transition civile telle qu’exigée par les conventions internationales. L’Union Africaine nous a même donné un ultimatum de 15 jours et la CEDEAO est venue maladroitement et à la hâte superviser un casting pour désigner un président intérimaire. La charrue avant les bœufs.
Les burkinabè ont fait leur révolution tout seul. Ils sont en train de s’organiser entre eux pour mettre en place les instruments juridiques en vue d’encadrer la transition. La société civile, l’armée et l’ancienne opposition sont en train de plancher sur les termes d’un accord politique global appelé « charte de la transition ».
La constitution a été suspendue parce que le président du Faso a démissionné et que le premier ministre, le gouvernement ainsi qu'une grande partie des députés sont portés disparus. Un certain nombre d’institutions de la IV république n’étant plus opérationnels, l’armée a pris sur elle la responsabilité d’assurer la continuité de l’État. Il a été convenu de rétablir la constitution dès que les organes de la transition seront mis en place. Vous imaginez qu’il faut un minimum de temps et de concertation pour que toutes les composantes arrivent à un consensus.
La société civile (mouvements informels ayant porté l’insurrection populaire, associations, ONG, musulmans, catholiques, protestants, coutumiers …) doit d’abord s’entendre sur un contenu. L’ancienne opposition (UPC, MPP, AJIR, PDS, UNIR, RDS …) doit elle aussi s’entendre sur un contenu. L’armée doit également proposer un contenu.
Ensuite, tout le monde doit se mettre autour d’une table pour valider un document unique qui ferait la synthèse des préoccupations de l’ensemble des parties prenantes. Ce processus prend du temps. Ce processus fait des mécontents parce que des entités contestent la représentativité et la crédibilité de certaines organisations et le mode de désignation des participants à l’écriture de la charte.
QUESTIONS FONDAMENTALES
• Le président de la transition civil:
Quelles seront ses fonctions ? Ses pouvoirs et prérogatives ? Comment sera-t-il désigné ?
• Le gouvernement de transition:
Combien de membres ? Critère de désignation des ministres? Doit-on faire une répartition selon les différentes entités (OSC, Politiques, Armée)?
• L’assemblée nationale de transition:
Quelles sont ses prérogatives ? Combien de membres ? Comment est-elle constituée ? L’ex majorité doit-elle en faire partie ?
• Comment faire en sorte que la charte s’aligne avec à la constitution en certaines de ces dispositions ? Quel rôle donner au conseil constitutionnel ?
Sans doute d’ici le milieu de la semaine, la machine de la transition qui va durer un an pourrait se mettre en branle avec un président civil installé dans ses fonctions.
Qui sera l’oiseau rare ?

9 novembre 2014
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