mardi 18 novembre 2014

LE GRAND SCANDALE POST-INSURRECTION : LE SPECTACLE PITOYABLE DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE AU BURKINA


Le 12 novembre, j’écrivais: « Les mots sont à double tranchant, j’ai eu l’occasion de m’en rendre compte lorsque j’ai naïvement pris la parole le dimanche dernier pour émettre une inquiétude lorsqu’il était question d’amender la charte OSC-Politique. J'ai reçu à l'occasion une volée de bois verts».
Ce 9 novembre, je mettais premièrement en garde contre la marginalisation de certaines organisations et l’absence d’un mécanisme d’arbitrage pour s’assurer que tout le monde était pris en compte et éviter les infiltrations. Je souhaitais deuxièmement que l’on envisage de reprendre le processus de désignation des trois personnalités proposées par la société civile. On m’a dit : « ferme ta gueule ! »
- Sur le second point, il s’est avéré que le favori des OSC était non partant officiel.
- Sur le premier point, le constat est accablant : les OSC sont remplies de gens opportunistes et égoïstes.
Illustration : le lundi 17 novembre au soir, Plus de 600 personnes ont pris d’assaut le centre de presse Norbert Zongo. Une fois de plus, les OSC ont déçu par des magouilles insensées pour se positionner et décrocher des strapontins au CNT.
La chute du régime Compaoré a en effet libéré de la place à Kosyam, au gouvernement et à l’Assemblée Nationale. Le poste vacant de président a été pourvu. La ruée vers les honneurs, les privilèges et l’argent commence pour le Conseil national de transition. Les Organisations de la société civile y ont droit à 25 représentants selon la répartition suivante :
• Organisation et mouvement spécifiques = 6 sièges.
• Organisations de défense des droits humains = 5 sièges
• Organisations de défense de la démocratie et de promotion du civisme = 7 sièges
• Organisations de développement économique et social = 3 sièges
• Organisation de personnes vivant avec un handicap = 2 sièges
• Organisation de la presse = 2 sièges.
Il se trouvait même une centaine de commerçants à qui on a du expliquer que leur place n’était pas ici et qu’il fallait qu’ils aillent voir du côté des opérateurs économique et du secteur informel.
Bref, parmi tout ce beau monde, très peu étaient présents aux moments difficiles. Très peu étaient visibles sur le terrain au moment des réunions stratégiques, des téléphones sur écoutes, des nuits blanches, des cotisations pour contribuer à la lutte…
Aujourd’hui, ceux qui cherchent à s’accaparer indument les places au CNT ont la même moralité que les pillards, les voleurs de sac de riz et les ex réfugiés du camp de Paspanga. Le régime Compaoré a chuté mais l’incivisme demeure. La courte échelle et les calculs mesquins ont toujours la peau dure.
Le Balai Citoyen a décidé de siffler la fin de la recréation. Nous n’avons pas chassé Blaise Compaoré pour laisser le Burkina à la merci des charognards et des hyènes. Le nettoyage doit se faire à tous les niveaux.

18 novembre 2014
https://www.facebook.com/ouedraogo.souleymane.Basic.Soul/posts/10205121235020596

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