dimanche 28 décembre 2014

2015, NOUS Y SOMMES !

Le samedi 11 janvier 2014, à Kosyam, au cours de la cérémonie de présentation de vœux à Chantal Compaoré l'épouse du président du Faso, la ministre Nestorine Sangaré déclara :
« Dans les médias, sur internet, dans les conversations privées, certaines personnes souhaitent avec véhémence et une haine non dissimulée que 2014 soit pour votre conjoint et indirectement pour vous-mêmes l'année de tous les dangers. Elles oublient que quand le malheur viendra sur vous, elles ne seront pas épargnées.»
Nestorine Sangaré avait également souhaité au couple présidentiel, «une année bénie, beaucoup de santé, de paix, de sérénité et de stabilité, une année de longévité, de prospérité et de succès».
Quand on se remémore les conditions infâmantes dans lesquelles Blaise Compaoré a été évacué du palais de Kosyam le 31 octobre 2014, on peut affirmer que Dieu n’a pas exaucé les vœux Nestoriens.
Des griots tels la ministre Sangaré, le Burkina en a connu un large éventail, les uns plus doués que les autres. Les uns plus zélés que les autres. Les uns plus subtils que les autres. Discours dithyrambiques, livres apologiques, articles élogieux, hymnes magnifiants … 
  • A ce sujet, le 4 décembre 2013, j’écrivais dans une publication intitulée PRÉPARATIFS POUR L'ASSAUT FINAL CONTRE L'ARTICLE 37: TOUS LES SIGNES SONT LA!: « Bientôt nous assisterons à des appels lancés dans la presse par de pseudo intellectuels, des rassemblements, des meetings et des marches partout dans le pays pour supplier Blaise Compaoré de se présenter en 2015. On connait le scénario d’avance. » 
  • Et le 10 décembre 2013 : « Des voix s’élèvent de plus en plus pour demander à Blaise Compaoré de rester au pouvoir après 2015. Ces voix se feront plus fortes et plus nombreuses dans les mois à venir. »
  • Cependant le 13 décembre 2013, je rassurais que LE BURKINA FASO NE VA PAS PRENDRE FEU : LA PREUVE SCIENTIFIQUE : « Nous avons besoin qu’émerge une conscience citoyenne et une société civile responsable pour barrer la route à toute velléité de tripatouillage constitutionnel. Nous avons besoin que les religieux et les coutumiers se tiennent éloignés de la sphère politique. » 
  • Le 24 décembre 2013, dans mes vœux de bonne année 2014, j’écrivais « 2014 est porteuse d’un bon augure: Le Faso a « déclenché sa marche triomphale vers l'horizon du bonheur  …  À la conquête de la liberté et du progrès ». Avec une mise en garde: « Aux partisans du régime, je recommande le profil bas et la rédemption. Cela ne servira à rien de se voiler la face davantage et de ramer à contre-courant de l’histoire. Un changement doit avoir lieu et un changement va avoir lieu. Personne n’y peut rien…. Ceux qui ont échafaudé des plans de fuite n’ont sans doute pas compris que la transition se passera tellement en douceur qu’ils en oublieront de plier bagages. »
« • Si vous arrivez à mettre le Sénat en place,
• Si vous arrivez à faire réviser l’article 37,
• Si vous arrivez à vous faire réélire en 2015 ;
Vous deviendrez mon prophète. Je vous ferai allégeance, je deviendrai votre disciple, votre sujet docile et servile.
Je me convertirai au Compaorisme avec autant de zèle que Adama Zongo de la future ex FEDAP/BC et autant de passion que votre ex dévoué Réné Emile Kaboré.
Je vous vouerai un culte et ramènerai toutes les brebis égarées vers votre lumière et elles feront profession de foi.
Je me prosternerai à vos pieds et réciterai chaque jour cet évangile selon Guillaume Soro : "Les liens qui m’unissent au Prophète (président) Compaoré sont SACRES"
"Blaise Compaoré est un MONUMENT VIVANT de bon sens et une réserve d’expérience religieuse (politique) précieuse pour nous tous"
J’irai cogner ma tête contre le mur des lamentations et je réciterai avec la même exaltation que Bamba Alex Souleymane : « Blaise Compaoré a dessiné le présent et le futur du Burkina Faso…. Il a hissé haut le drapeau et l'honneur de la patrie sur l'olympe africain. Les Burkinabè lui doivent de la reconnaissance, de la gratitude et du respect profond que quasiment les pays de la planète monde lui ont décernés pour son BRIO, son INTELLIGENCE et son ART consommé de la patience et sa SCIENCE dans le règlement de situations qui paraissaient insolubles. »
  • Le 18 mars 2014 je m’inquiétais : « l'organisation d'un référendum pour supprimer la clause limitative du mandat présidentiel est suicidaire pour le régime en place et menacerait la stabilité du Burkina Faso. Qui est assez fou pour ouvrir la boite de pandores? »
  • Le 11 avril 2014, je présentais le Burkina Faso comme « un pays aux mains d’ILLUSIONNISTES qui achètent des électeurs et se convainquent eux-mêmes qu’ils ont été élus démocratiquement. Ils payent des marcheurs pour scander des slogans auxquels personnes ne croit. Ils payent des manifestants pour remplir des stades et se donner l’image de leaders populaires et charismatiques. Ils déclarent (plagiat de l’évangile) que le Burkina sera émergent en 2015 ? On attend de voir… »
  • Et le 18 avril : « Par contre, la dernière sortie du « front républicain » à Bobo-Dioulasso avec prise de parole de l’épouse du chef de l’Etat pour demander la modification de l’article 37 doit nous faire comprendre que la lutte qui nous attend « ne sera pas un dîner de gala ; elle ne se fera pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne pourra s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité et de délicatesse. Il va falloir aller au charbon sans « autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d'âme » que nous l’aurions souhaité. »
  • Le 4 mai, j’expliquais pourquoi les dignitaires du régime n’avaient aucune raison de quitter volontairement le pouvoir : « Tout le monde sait que le président du Faso va très prochainement annoncer la tenue d’un référendum pour modifier l’article 37 de la constitution qui l’empêche de rester au pouvoir après 2015. Tout le monde sait que le pays va alors sombrer dans une crise politique, économique et sociale. Tout le monde sait qu’il y aura des destructions de biens publics et privés, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre… Personne ne sait exactement COMMENT ni QUAND tout ça va finir. Personne ne souhaite qu’il y ait des morts. A l’exemple de la SOCOGIB qui n’est que le sommet de l’iceberg, ils ont vendu,  cédé, monnayé, liquidé, soldé beaucoup de biens publics de sorte qu’ils ne peuvent plus rendre compte de rien. Ils ne veulent pas répondre de tous ces crimes économiques. Ils s’accrochent à l’espoir que Blaise Compaoré pourra une fois de plus vaincre l’adversité et régner à jamais sur le Burkina Faso. »
  • Le 10 mai, je lançais cet appel : « Monter un groupe de commando de millions de citoyens et de citoyennes pour prendre d’assaut la forteresse où la paix est retenue en otage et réclamer sa libération sans condition. »
  • Le 20 mai, je précisais: « Blaise Compaoré veut son référendum parce qu’il veut rester à Kosyam. Il veut rester à Kosyam parce qu’il a peur de ne pas bénéficier d’amnistie et d’immunité s’il n’est plus président. Il a peur de se retrouver devant des tribunaux. Il a peur aussi que des membres de sa famille répondent devant la justice. En vérité quand Blaise prenait le pouvoir en 1987, il n’a jamais envisagé de céder le pouvoir à quiconque par la suite. … Nous sommes prêts pour la mobilisation. Ne soyons pas fébriles. Tout est question de timing. Gardons notre sang-froid. Attendons patiemment l’annonce du référendum si nous ne voulons pas acheter un poisson dans l’eau. »
  • Le 20 mai, je posais ce parallèle : « Sur certains points, le parcours de Blaise Compaoré ressemble à celui de son prédécesseur Maurice Yameogo:
• Élimination par tous les moyens des adversaires politiques
• Gestion familiale des affaires de l’État
• Allergie à la moindre contestation
• Dépenses somptuaires
• Mariage avec une métisse ivoirienne »
Et je terminais par cette question : « Fin de règne similaire ? »
  • Le 27 mai, je présentais un bilan sans concession de 27 années de crime et de gabegie : « Aucun doute, Blaise Compaoré ne peut rien faire de plus qu’aggraver son bilan en le tirant vers le bas. Il a échoué. Le pire c’est qu’il ne veut pas prendre acte de son échec. Quelques mendiants larmoyants, zélés malgré leurs œillères et tenant une sébile à la main trouveront toujours quelque chose à dire pour défendre un bilan inexistant et un régime incompétent. Ils diront qu’ailleurs dans le monde c’est pareil et même pire. Ils diront que les changements apportent toujours le chaos.
    Ils diront que nous leur devons notre liberté d’expression comme s’ils avaient le pouvoir d’arrêter le temps et d’entrer par effraction dans nos têtes pour faire des perquisitions.
    Ils diront que nous sommes inconscients et manipulés par des politiciens.
    Quand tu leur réponds que leur temps est épuisé, qu’ils doivent préparer leurs valises et libérer la place, ils te répondent, à court d’arguments, que ce sont eux qui ont les armes et les munitions qui vont avec.
    En somme, ils nous disent d’entrer dans les rangs et de prendre notre place dans le troupeau. Ils croient que nous sommes des agneaux que l’on mène tranquillement à l’abattoir. »
  • Le 23 juin, je m’indignais : « le cancer nommé CDP n’en a jamais assez, il veut détruire le Burkina Faso en transformant ses hommes et ses femmes en des êtres vils guidés uniquement par l’appât du gain facile. Le CDP travaille scientifiquement à ôter du burkinabè toute trace d’intégrité, d’amour propre, de probité. Le samedi 21 juin 2014, des milliers de personnes se sont laissé mener au stade du 4 août tel du bétail à l’abattoir.  Ils ont assisté à l’immolation de la « bonne foi » et sanctifié l'hypocrisie. Pour le CDP, tout burkinabè a un prix, qu’il soit jeune, vieux, femme, enfant, … Il peut être acheté comme toute marchandise. »
  • Le 14 juillet, j’écrivais: « Une erreur actuelle du régime est de croire qu’on peut amadouer tout un peuple en faisant pleuvoir de l’argent frais. L’autre erreur monumentale est de croire à l’union sacrée de tous ceux qui braillent pour appeler à la modification de l’article 37. Au premier coup de semonce, tous ces opportunistes vont s’égailler dans la nature et renier le référendum comme Pierre a renié le Christ. La dernière erreur stratégique est de croire (ou de faire croire) que le référendum est essentiellement une affaire « personnelle » entre le CDP et le MPP. Entre Blaise et Roch. Entre Diendéré et Salif Diallo. Sans doute en polarisant ainsi le débat, ils espèrent le vider de toute substance et éviter toute appréciation objective ? Cette affaire est une affaire entre un président qui n’a aucun égard pour la parole donnée et un peuple qui en a plus qu’assez de cette gouvernance qui spolie les plus vulnérables. C’est une affaire entre un pouvoir qui navigue à vue et un peuple qui en a marre des crimes de sang et des crimes économiques impunis. »
  • Le 15 septembre, j’affirmais que : « Aujourd’hui le CDP n’est plus que l’ombre de lui-même. Nous voyons à présent un parti sans colonne vertébrale, sans idéologie et sans stratégie. Son programme politique se limite à l’organisation d’un référendum sur l’article 37 et accessoirement à des contre-manifestations pour saboter chaque initiative de l’opposition. »
  • Le 24 septembre, j’adressais une missive très personnelle à un député CDP : A TOI, MA GRANDE SŒUR BENJAMINE DOAMBA. « Tu es député, élue du Kadiogo depuis décembre 2012. Tu as été élue pour consentir l’impôt, contrôler l’action du gouvernement et voter les lois. Rien de plus, rien de moins. Tu n’as pas été élue pour contribuer à assassiner la démocratie en soutenant un projet de référendum sans tête ni queue. »
  • Et lorsque le 8 octobre, j’avertissais les pro-referendums, je ne m’attendais pas à ce que ce scenario se reproduise. Et pourtant : « Je m’en voudrais de jouer les oiseaux de mauvais augures mais, permettez-moi, pour terminer, de rappeler cette triste fin de l’ex numéro deux et argentier de Laurent Gbagbo, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ministre de l’économie et des finances de 2000 à 2011. Bohoun Bouabré est mort en exil, loin de sa terre natale, dans le dénuement et l’indifférence totale le 11 janvier 2012. Mort parce que ses comptes avaient été gelés par le nouveau pouvoir en Côte d’Ivoire et donc incapable d’honorer les frais médicaux que nécessitait son état de santé. »
  • Le 22 octobre, au lendemain de l’infâme conseil des ministres pour lancer le referendum, dégouté mais déterminé, j’écrivais : « La réalité est là en face de nous. L’implacable réalité, c’est un président du Faso qui a perdu tout sens de la mesure et toute lucidité. Compaoré a choisi d’aller droit dans le mur à la manière de Tandja. C’est la première fois que Compaoré affronte ainsi son peuple, à visage découvert. Il est vrai que de nos jours, les braqueurs ne s’encombrent plus de cagoule. Nous avons à présent la preuve que celui qui dirige le Burkina Faso depuis le 15 octobre 1987 n’a jamais aimé ce pays. Son pouvoir et sa famille passent avant tout. Compaoré se prend pour le propriétaire de l’air que nous respirons. Comme un joueur de poker, Blaise Compaoré a abattu sa dernière carte. Un joker qui s’appelle « référendum ». Compaoré ne se rend pas compte de ce qui l’attend. La patience du peuple a des limites.
    Compaoré rêve d’un pouvoir à vie. Peut-être aussi rêve-t-il de rejoindre Taylor et Gbagbo, d’être le premier burkinabè à être condamné à vie par la CPI. Mais pour cela, il faut que des innocents meurent. Ne lui donnons pas ce plaisir. Nous connaissons parfaitement la psychologie de l’homme qui nous dirige depuis 27 ans. C’est aussi une raison pour laquelle, nous avons prédit qu’un soulèvement populaire emporterait Blaise Compaoré à l’image de celui du 3 janvier 1966 qui a emporté Maurice Yameogo.
    Ce n’est ni de la prophétie, ni un art divinatoire, encore moins de la science infuse. »
Et la semaine suivante, dès le 30 octobre, ce fut la débandade dans les rangs du régime. Exil, résidence surveillée, détention, cachette … 
  • Où sont passées toutes ces méchantes personnes qui prédisaient le chaos pour le Burkina Faso si Blaise Compaoré quittait le pouvoir ?
  • Où sont toutes ces personnes malintentionnées qui ont rempli le stade du 4 août et le stade Wobi pour réclamer Compaoré après 2015 ?
  • Pourquoi personne n’a manifesté pour exiger le rétablissement de Blaise Compaoré comme président du Faso ?
On ne voit plus personne simplement parce que nul n’est indispensable. Ni hier, ni aujourd'hui, ni demain. Il y a juste des hommes et des femmes qui marquent leur temps. Nestorine Sangaré ne rentrera sans doute pas dans l’histoire mais elle avait su trouver les mots pour traduire au couple présidentiel déchu tout son attachement : «une année bénie, beaucoup de santé, de paix, de sérénité et de stabilité, une année de longévité, de prospérité et de succès». Je vous souhaite pareil en gardant à l’esprit que « l’homme propose, Dieu dispose. »

Et surtout soyez positifs. Surveillez vos pensées. Appliquez une hygiène stricte de l'esprit. Attention à ne pas vous pourrir le cerveau avec des images, des bruits, des idées violentes et négatives. Notre corps et notre esprit sont directement reliés. Si vous vivez dans le stress, la contrariété, les conflits, l’aigreur et les émotions désagréables, il est quasiment sûr que vous tomberez très souvent malade. (santenatureinnovation.com)

Bonne année 2015 à toutes et à tous ! A tantôt.

Vous pouvez retrouvez toutes ces publications sur le blog : http://demain2015.blogspot.com/


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