vendredi 3 juillet 2015

THOMAS SANKARA : " L’ARMÉE NE DOIT PAS ÊTRE UN POIDS POUR LE PEUPLE "



Fini le temps où notre armée nationale se comportait tel un corps de mercenaires étrangers en territoire conquis ! ...
Armés de la formation politique et idéologique, nos soldats, nos sous-officiers et nos officiers cesseront d’être des criminels en puissance pour devenir des révolutionnaires conscients, étant au sein du peuple comme un poisson dans l’eau.
L’armée nationale populaire ne fera de place à aucun militaire qui méprise son peuple, le bafoue et le brutalise. Une armée du peuple au service du peuple, telle est la nouvelle armée que nous édifierons à la place de l’armée néo-coloniale, véritable instrument d’oppression et de répression aux mains de la bourgeoisie réactionnaire qui s’en sert pour dominer le peuple.
L’armée est une nécessité, un outil, un instrument contre toute sorte d’ennemis, qui peuvent eux aussi employer ces méthodes-là. Il faut leur opposer des professionnels, qui sachent lutter, se battre. Mais d’une part l’armée ne doit pas être un poids pour le peuple, sur le plan du budget, du soutien de l’entretien.
D’autre part, l’armée ne doit pas être un moyen de troubler et d’inquiéter les masses. Au contraire on doit les rassurer. ... C’est-à-dire que maintenant, le militaire ne doit plus se considérer comme un mercenaire, comme un salarié chargé d’exécuter des besognes, basses besognes, étranger au sein du peuple mais au contraire se sentir comme un élément du peuple, et à qui une mission particulière a été confiée.
Ceux qui sont les ennemis du peuple préfèrent s’appuyer sur une armée, donc sur un groupe d’hommes de la société qui consolide leur régime, leur pouvoir. ...
L’armée néo-coloniale qui faisait du militaire un privilégié de la société, cette armée-là est maintenant révolue. Et cela va jusqu’au combat contre l’élitisme. Nous sommes contre la formation élitiste du militaire qui a l’impression que son statut social le classe au-dessus du peuple. Nous sommes contre également les attitudes petites-bourgeoises de l’armée qui croit que le militaire doit être considéré, doit être mieux traité que les autres, et n’a pas les mêmes devoirs. Nous sommes contre cela.
Propos recueillis par Saïd Ould-Khelifa, Publié dans l’hebdomadaire Révolution N°196 du 2 décembre 1983 p. 58 à 61.
http://www.thomassankara.net/spip.php?article1116

3 juillet, https://web.facebook.com/photo.php?fbid=10206891049584854&set=a.4460582362765.181079.1535855658&type=3

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